Les Inrockuptibles

Mine de rien de Mathias Mlekuz

Avec Mélanie Bernier, Arnaud Ducret, Philippe Rebbot (Fr., 2019, 1 h 25)

- Théo Ribeton

Malgré quelques idées sympathiqu­es, ce feel-good movie social succombe beaucoup de clichés du genre. Un an après le carton des Invisibles, voilà une comédie prolétaire un peu semblable exaltant la renaissanc­e de l’entraide dans des régions marquées par la misère mais surtout, en l’occurrence, par le désengagem­ent des services publics. Certes, le “cinéma social” en général a toujours eu sa place chez nous, mais en détail, ces fictions de la solidarité anarchique­ment retrouvée nous donnent presque le sentiment de voir affleurer la sous-catégorie d’un “cinéma Gilets jaunes”. Jamais cités, ils étaient cependant souvent dans un coin de notre tête devant ce premier film d’un fils de mineur.

Mine de rien narre la reconversi­on en parc d’attraction­s artisanal d’un ancien puits par une communauté de chômeurs, de mineurs retraités, d’alliés divers, refusant en bloc de laisser la mairie solder le site et détruire son histoire. Non sans quelques idées sympathiqu­es sur le rapport ambigu des friches à leur histoire (les anciens chariots transformé­s en pots de fleurs pour rond-point), Mine de rien ne décolle cependant pas au-dessus du format simplet du feel-good movie social à la française, marqué par un florilège de réflexes de scénario et motifs automatisé­s, comme l’ex-femme remariée à plus riche que soi, la joyeuse scène de chantier en groupe avec jazz manouche en fond ou la simple participat­ion de Philippe Rebbot (qui joue et coscénaris­e). Le film a au moins pour lui la bienveilla­nce, la défense des opprimés et une jolie humeur générale.

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