Black Bones

Ghosts & Voices The Wolf Under the Moon/Believe

Les Français signent un second album à l’énergie communicative, idéal en ce printemps irréel.

Qu’il semble loin le temps où la bande rémoise de The Bewitched Hands irradiait l’Hexagone de sa pop excentrique, tels des correspondants français des Texans de The Polyphonic Spree, la merveilleuse chorale pléthorique de Tim DeLaughter. Reformés en 2015 sous l’alias de Black Bones (un clin d’oeil probable à Frank Black, leur héros des années Pixies), Anthonin Ternant et Marianne Mérillon continuent de creuser leur sillon mélodique aussi enchanteur que multicolore. Car il faudrait être sourd ou malentendant, ou tout simplement coupé d’enceintes en période de confinement, pour ne pas sauter de joie à l’écoute de Creepy Rain, Destiny ou Dead Skies, trois morceaux rétrofuturistes, psychédéliques et scintillants. Il y a d’ailleurs un plaisir manifeste à écouter cette énergie débordante et communicative, ce lâcher-prise évident en ce printemps irréel. Enregistré à Saint-Erme-Outre-etRamecourt, une commune de l’Aisne qui abritait une secte dans les années 1980, ce second album de Black Bones tient à la fois une cadence effrénée durant onze titres et la promesse inaugurale de son titre. Car on voit beaucoup de fantômes noctambules et on entend énormément de voix dans ces montagnes harmoniques, ces superpositions d’effets et ces cascades vocales. Et même lorsque Black Bones ralentit un peu le tempo (Suddenly, Beauty), c’est simplement pour signifier la fin du disque et appuyer sur la touche repeat.