Décryptage
Les New-Yorkais ne sont pas nés ex nihilo, la preuve avec DIX ALBUMS FONDATEURS qui ont irrigué leur son et leur écriture.
Les dix albums fondateurs qui ont influencé l’écriture et le son des New-Yorkais
The Velvet Underground The Velvet Underground & Nico (1967)
“Lou Reed disait que le premier album du Velvet Underground n’avait été vendu qu’à trente mille exemplaires. Je pense que chacune des personnes possédant une de ces trente mille copies a depuis formé un groupe !”, aurait dit Brian Eno en 1982. Une sentence qui trouve encore sa vérité plus de trente ans après la sortie de ce disque séminal, avec la formation des Strokes en 1998. Julian Casablancas, lui, n’a jamais caché son admiration pour Lou Reed – il a même repris Run Run Run pour la B.O. de la série de Scorsese Vinyl. Outre les motifs enchevêtrés de The Modern Age faisant écho au drogué I’m Waiting for the Man, c’est toute une filiation new-yorkaise qu’Is This It exaltera, des bas-fonds du Lower East Side cocaïné à ce son garage joué par des jeunes gens modernes à contre-courant des canons de l’époque. La noirceur nihiliste de l’écriture de Julian dans ses moments les plus down se confondra avec celle de son aîné, quitte à troquer l’expression des déviances les plus perverses de ce dernier pour une mélancolie romantique de fin des temps.
Ramones
Ramones (1976) On est en 2006, les Strokes sortent le maxi du single Heart in a Cage, extrait du troisième album du groupe. La face B, Life’s a Gas, est une cover des Ramones (et pas de T.Rex). Du très late Ramones, puisque ce titre aux vertus dédramatisantes est issu de ¡Adios Amigos !, ultime disque des NewYorkais (la pochette avec les dinosaures coiffés de sombreros), sorti en 1995. Il faut pourtant remonter à 1976 et la sortie de Ramones, le premier long format de la clique de Joey Ramone, pour retrouver l’une des sources de l’urgence punk d’Is This It (2001) et Room on Fire (2003) – ces deux petites merveilles ne dépassant que très difficilement les trente minutes chrono. Rajoutez à cela les skinny jeans, le perfecto et les baskets usées jusqu’à la corde, et vous obtiendrez une belle carte postale du New York City sounds à coller sur la porte de votre frigo.