CAHIER CRITIQUES

Le Français RICKY HOLLYWOOD reste fidèle à lui-même avec ce deuxième album fantasque et inspiré.

BATTEUR COURTISÉ (MELODY’S ECHO CHAMBER, HALO MAUD, LA FÉLINE, JULIETTE ARMANET…), STÉPHANE BELLITY compte parmi les personnalités les plus attachantes et discrètes de la pop française. Avec son projet artistique qu’il fomente depuis le début des années 2000 (Mes meilleurs succès d’estime 2002-2010), le chanteur et multi-instrumentiste Ricky Hollywood se pose comme le fils légitime de Bertrand Burgalat et Philippe Katerine. Le premier a chanté L’Amour peut-être avec lui sur son précédent album et le second ne tarit pas d’éloges à son égard, parlant de “chansons d’une élégance inouïe et sans aucune prétention qui vous donnent une émotion au premier degré”. Trois ans après Le Modeste Album (2017), l’intéressé reste fidèle à sa ligne de conduite, à la fois modeste, fantasque, lunaire mais toujours inspirée.

En dix morceaux d’une synthpop rêveuse et chaloupée, Ricky Hollywood invite Juliette Armanet (le single… Single, dans un jeu de miroir entre la vedette insaisissable et le musicien torturé) et Halo Maud (La Guerre Sybil) à duettiser dans une belle complicité qui, derrière une facilité mélodique, cache la complexité de son auteur. Qu’il chante (Love Shy), qu’il danse ( Dispo, imparable tube disco pop), qu’il interroge (Matière noire) ou qu’il rappe (Tu verras), Ricky Hollywood garde toujours cette fausse nonchalance. “Tu sais quand la fin du monde nous tombera sur la gueule / Ce sera la même pour tout le monde”, affirme ce dilettante en trompe-l’oeil dans Tous à poil.

On croise d’ailleurs du beau monde au détour des dix titres : Emma Broughton, Maxime Daoud d’Ojard, Vincent Mougel ou encore Amaury Ranger de Frànçois & the Atlas Mountains. Et si Finie la déconne sonne joliment la fin du disque, Le Sens du sens paraîtra le vingtcinquième jour du confinement. Un album parfait pour le home clubbing.

Le Sens du sens (La Modeste Association & Futur Records/Kuroneko)

Sortie digitale le 10 avril