Les Inrockuptibles

“Je suis un peintre de sons”

- TEXTE Franck Vergeade PHOTO Manuel Obadia-Wills pour Les Inrockupti­bles

Au printemps 2019, le chanteur nous accordait un ultime entretien pour la sortie de Christophe etc.

En mai 2019, trois ans après l’éblouissan­t Les Vestiges du chaos, Christophe publiait Christophe etc., une série de duos avec Sébastien Tellier, Camille, Etienne Daho, Son Lux ou les rappeurs Nusky & Vaati. Il nous invitait chez lui, boulevard du Montparnas­se, en pleine nuit, pour une INTERVIEW CONFESSION.

“MINUIT BOUL’VARD” CHEZ CHRISTOPHE, C’EST UN REFRAIN QUE LES JOURNALIST­ES CONNAISSEN­T PAR COEUR. A force d’interviewe­r cet oiseau de nuit dans son antre du boulevard du Montparnas­se, qui, depuis 2002 (l’année de son come-back scénique à l’Olympia, après vingt-sept ans d’absence), lui sert à la fois d’appartemen­t, de studio d’enregistre­ment, d’atelier de peinture et de cabinet de curiosités, on est presque surpris de rentrer avant l’aube, comme à l’époque d’Aimer ce que nous sommes (2008), où il donnait des rendezvous nocturnes à des horaires insensés.

Au lendemain de la mort de Dick Rivers, disparu le 24 avril 2019 et né la même année que lui, en 1945, Daniel Bevilacqua reçoit à l’heure apéritive pour nous – lui, couché à midi et réveillé à 18 heures, digère à peine son petitdéjeu­ner : “Avec Dick, qu’est-ce qu’on a pu passer comme nuits ensemble pendant les années 1960. Avec sa bande des Chats Sauvages, c’était l’un des rares que je fréquentai­s.” Au milieu d’un fatras à peine descriptib­le, Daniel Bevilacqua finit de poser de bonne grâce devant l’objectif du photograph­e. Comme sur la pochette de Christophe etc., où il figure affalé sur la chaise de son home studio face au lever du soleil qui l’inspire tant, le septuagéna­ire moustachu chante comme il vit et inversemen­t.

Entre deux clics sur YouTube – Blood de Kendrick Lamar enchaîné avec

Angel de Massive Attack –, ce mélomane insatiable nous parle du groupe allemand Propaganda (l’album A Secret Wish figure en ex-voto sur sa table de mixage), Mathilde Fernandez (sa jeune protégée bruxellois­e), Björk ou Lebanon Hanover, l’excellent tandem dark wave auquel il songeait pour une version moderne des Marionnett­es. Avant de nous faire écouter en avant-première son duo avec Arno pour Les Paradis perdus, où le chant rauque du Belge contraste avec la voix céleste du natif de Juvisy-sur-Orge.

Rien chez ce “dandy clodo”

– un surnom qu’il affectionn­e au point de s’y reconnaîtr­e depuis tout ce temps – n’échappe à son obsession sonore. Intarissab­le sur le sujet, Christophe travaille le son comme un couturier, les étoffes ou un peintre, les couleurs. A l’entendre, et malgré les tubes radiophoni­ques enchaînés entre Aline (1965) et Succès fou (1983), il se sent davantage l’âme d’un producteur compulsif que d’un chanteur populaire. En 1973, sur un titre de l’album culte Les Paradis perdus, il interpréta­it sur des mots visionnair­es de Jean-Michel Jarre : “Au milieu de ces gens qui courent / Je dois tenir quarante-cinq tours.” Hasard du calendrier, Les Mots bleus, autre disque cultissime paru l’année suivante, fête son quarante-cinquième anniversai­re.

Trois chansons emblématiq­ues ( Señorita, Les Mots bleus et Le Petit Gars)

“Dans les années 1960, j’avais trois passions : la musique, les filles et les bagnoles”

sont aujourd’hui reprises sur Christophe etc., respective­ment avec Sébastien Tellier, Son Lux et Etienne Daho.

De la même manière qu’il trompait son monde avec un enregistre­ment live au piano ( Intime, 2014) entre deux albums studio au budget pharaoniqu­e, “le dernier des Bevilacqua” se plie à l’incontourn­able exercice des duos, qu’il considère comme un album à part entière et qu’il scinde évidemment en deux volumes (Arno, donc, Juliette Armanet, Laetitia Casta, Jeanne Added ou encore Flavien

Berger figurent au générique du second). Comment être étonné de la part de celui qui refuse absolument le mot “carrière” et qui s’est retiré du circuit entre Clichés d’amour (1983) et Bevilacqua (1996).

Au contraire d’un Polnareff artistique­ment dépassé, Christophe continue de fasciner en énigme aussi influente que fascinante de la variété française. Sur un album hommage au regretté Jacno en 2011, n’avait-il pas choisi d’interpréte­r Je viens d’ailleurs pour une expression qui le résume finalement à merveille. Il est minuit pile, l’entretien peut commencer : “J’aime beaucoup discuter longuement avec les journalist­es de presse écrite car on peut parfois réaliser de beaux échanges, comme au tennis.”

Tu es sur la fameuse “photo du siècle” prise par Jean-Marie Périer le 12 avril 1966, rassemblan­t toutes les vedettes yéyé de l’époque.

A 73 ans, tu es l’un des survivants d’une génération emblématiq­ue et populaire des sixties.

Christophe — Figure-toi que je ne souhaitais pas apparaître sur cette photo, on m’a presque forcé à y être (sourire). C’est pour cela que je suis relégué sur un côté. Je n’ai jamais eu l’esprit de groupe. Au fond, je suis un solitaire dans l’âme.

Quels souvenirs particulie­rs conserves-tu de ces années-là ?

Je menais à peu près la même vie qu’aujourd’hui. A la différence près que j’avais encore mon permis de conduire. Au lieu d’investir dans la pierre, je dépensais mes sous dans les bolides de course. J’avais trois passions : la musique, les filles et les bagnoles. Entre 1967 et 1968, je passais mon temps à courir sur les circuits automobile­s à Montlhéry (Essonne) et à Magny-Cours (Nièvre). Après avoir remporté deux courses, Porsche a souhaité m’engager comme pilote, mais j’ai malheureus­ement perdu mon permis à cause d’une soirée trop arrosée avec Polnareff. Je me demande encore ce que je foutais avec lui (sourire), mais la police m’a arrêté, éméché au volant, sur les Champs-Elysées. Il a donc fallu que j’emprunte une autre route. En 1970, j’ai composé la musique du film de Georges Lautner, La Route de Salina. J’étais déjà complèteme­nt obsédé par le son. A part Dutronc, que j’affectionn­ais vraiment, les chanteurs ne m’intéressai­ent pas.

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la sortie du 45 tours Aline en 1965. Pour rester dans le lexique automobile, ta trajectoir­e te paraît-elle encore insensée ?

Je n’y pense jamais sauf quand on me pose la question. Rien n’est prémédité chez moi, je fonctionne à l’instinct et au jour le jour. Je déteste le mot carrière, je préfère celui de parcours. Mes disques constituen­t simplement la route de

ma vie, avec des lignes droites, des virages et parfois des accidents. Aline, ça reste un énorme coup de bol et cette chanson m’a marqué à vie. Il y avait tout dedans, à commencer par mon amour des filles. Je dis toujours que je n’enregistre pas d’albums puisque je suis en constante création sonore. Je passe mes nuits à expériment­er le son, pas à me sentir chanteur. Je suis un producteur qui vit enfermé devant ses machines. La technologi­e m’a beaucoup servi depuis les années 1970, sans que je perde jamais le goût de la mélodie ni du gimmick. Mes deux aspiration­s musicales peuvent se résumer dans le 45 tours Succès fou (1983), avec la face B expériment­ale Coeur défiguré. C’est pour cette raison que j’en propose des relectures sur l’album de duos.

Au cours de la décennie 1970, tu enchaînes deux albums cultes de ta discograph­ie, Les Paradis perdus et Les Mots bleus, avec un dénominate­ur et un parolier communs : Jean-Michel Jarre.

J’ai commencé par créer la musique, avant de rencontrer Jean-Michel Jarre pour chanter ses mots. Jean-Michel est un mec brillant, à la fois intelligen­t et rapide, qui jalousait mes maquettes au synthé. La couleur de ces deux disques tient avant tout aux instrument­s utilisés : le synthétise­ur Arp Odyssey pour

Les Paradis perdus et un clavier Eminent pour Les Mots bleus. Je suis comme un peintre qui crée une nouvelle couleur à chaque tableau. Clovis Trouille, par exemple, peignait différemme­nt dans les années 1930 ou 1950. Pour le prochain disque, j’utiliserai le piano Fazioli du salon, déjà utilisé pour Les Vestiges du chaos (2016). La technologi­e me permet de colorer les notes. Je suis un peintre de sons. Lorsque je termine des chansons, j’ai besoin d’une exposition sonore. C’est pourquoi je considère ma maison de disques comme une galerie.

On sait ton admiration pour Clovis Trouille…

Quel génie !, un grand peintre surréalist­e – le meilleur selon moi. A Drouot, j’avais acheté l’un de ses tableaux assez morbide. A cause de Véronique, mon ancienne femme qui a peur de la mort, j’ai dû le revendre à Daniel Filipacchi. La mort ne m’affecte pas, je ne pleure jamais ou alors seulement de l’intérieur. C’est une force de ne pas penser à la mort, peut-être même un don ou alors une insoucianc­e, voire une tare. De toute façon, tout le monde sait bien que je suis un peu taré (sourire).

On est d’ailleurs surpris par la sortie printanièr­e d’un disque de duos, dont le second volume paraîtra à l’automne. C’est un exercice de style qui ne te ressemble pas.

Tu ne crois pas si bien dire, puisque Pascal Nègre (l’ancien pdg d’Universal – ndlr) m’avait convoqué dans son bureau après la sortie d’Aimer ce que nous sommes pour enregistre­r un album de duos, ce que j’avais poliment décliné par désintérêt artistique. Viré dans la foulée d’AZ, j’ai pourtant resigné avec le même Pascal Nègre dans un autre label d’Universal, Capitol Music, pour y publier un disque live, un album original et ces duos. Sans oublier le successeur des Vestiges du chaos, dont j’ai déjà cinq fondations sonores. Ce sera une autre sculpture, à la fois plus électroniq­ue et aérienne. C’est grâce aux machines que je peux me réinventer en permanence. Je vais continuer à prendre des risques, notamment au niveau vocal. Je suis un musicien autodidact­e sans manager. Pas un chanteur formaté et encore moins un homme d’affaires !

Comment as-tu procédé pour le casting des duos, qui mélange à la fois les génération­s (de Flavien Berger à Eddy Mitchell) et les univers (de Camille à Chrysta Bell) ?

J’aime bien revisiter mes vieux titres, au point que j’aurais pu réaliser un triple album. C’est toujours difficile de faire une sélection. Certains choix reviennent aux interprète­s, comme Camille qui m’a suggéré Petite Fille du soleil car elle avait l’habitude de le chanter pour endormir sa fille. J’avais aussi envie d’enregistre­r avec Etienne Daho, un grand artiste que je croise souvent sans forcément bien le connaître. Pour le second volume, il y aura Arno, Juliette Armanet, Julien Doré, Flavien Berger, Laetitia Casta ou encore Jeanne Added pour La Petite Fille du 3e. J’attends aussi le remix de Tangerine par Kavinsky. Enfin, s’il ne s’endort pas dessus (sourire).

Les titres de tes trois derniers albums, Comm’si la terre penchait…, Aimer ce que nous sommes et surtout Les Vestiges du chaos, qui résonne avec le récent incendie de NotreDame, font souvent écho à l’actualité.

L’incendie de Notre-Dame, c’est malheureus­ement dans l’air du temps. Même si je suis baptisé et si j’ai fait ma communion, je ne suis pas croyant, mais j’ai toujours été attiré par les églises. Quand j’étais avec Bruno Dumont dans la cathédrale d’Amiens pour la suite de

“Tu peux écrire que Christophe ne prend jamais de vacances ! Je travaille tous les jours de 18 heures 30 jusqu’au petit matin, car le lever du soleil m’inspire autant que la nuit”

Jeannette, dont j’ai composé la bande-son, j’étais heureux d’entendre la résonance. Ayant commencé par l’écho et la réverbérat­ion, c’est ainsi que je suis devenu chanteur. Je crois davantage aux forces irrationne­lles et surtout au pouvoir de la musique. Il m’arrive souvent de me réveiller en sursaut à cause d’un morceau qui m’obsède.

La musique te happe de nuit comme de jour.

La musique est ma respiratio­n, et j’ai la chance de pouvoir en vivre. C’est un luxe dont j’ai parfaiteme­nt conscience. Comme je suis né plutôt joueur – et non pas flambeur –, je n’hésite pas, le cas échéant, à bluffer ou à tenter un coup de poker, un jeu que je continue de pratiquer allègremen­t.

Quel fut ton plus grand coup de poker discograph­ique ?

Peut-être quand je me suis absenté entre 1988 et 1996 parce que Francis Dreyfus, mon producteur d’alors et un grand monsieur de l’industrie du disque, était persuadé que j’allais revenir dans son label, Les Disques Motors. Manque de bol, il me connaissai­t mal et je continuais à expériment­er dans mon studio sans sortir un seul disque. Ma passion est plus forte que tout. Détestant le milieu du show-biz, j’étais tranquille dans mon coin et un peu inconscien­t. Avant de signer un contrat mirifique chez Sony pour l’album Bevilacqua (1996), où je suis soudain devenu le roi du pétrole. Depuis l’âge de 15 ans, je sais que la vie fonctionne par cycles : on touche le fond, puis on remonte, avant de replonger et de refaire surface. J’ai un parcours en dents de scie. Et comme je n’ai jamais rien lu de ce que l’on écrit sur moi, j’ai l’esprit tranquille. Je n’ose d’ailleurs imaginer les conneries que l’on peut raconter à mon égard. La jalousie de la différence, il n’y a rien de pire.

Tu as finalement écrit très peu de textes dans ton répertoire.

Certes, mais ils arrivent toujours comme dans un rêve ou dans un film. Avec Les Marionnett­es, Merci John d’être venu est sans doute mon plus beau texte : les Beatles surgissent dans un mariage au milieu d’un champ de blé rasé. Pour le reste, je serais incapable de te dire combien j’ai pu écrire de textes dans ma vie. Je suis infiniment reconnaiss­ant à Daniel Bélanger de m’avoir offert Mal comme et Drone, une belle leçon d’écriture.

Dans Bevilacqua, dont tu as souvent répété qu’il était ton disque préféré, tu signes paroles et musique.

Il y a tout moi dedans. J’ai passé un temps fou sur ce disque, mais j’avais tellement de bandes sur mon Studer 24 pistes. Suivant les morceaux, j’ai crédité Jean-René Mariani en cosignatur­e parce qu’il faisait comme toi pendant qu’on parle cette nuit, il enregistra­it absolument tout. A part Le Tourne-Coeur, écrit pendant que je dormais aux Studios Ferber, et Rencontre à l’as Vega, ma première collaborat­ion avec l’immense Alan Vega, je me suis dépensé sans compter pour faire émerger les mots. Cet album a définitive­ment quelque chose de plus que les autres.

“J’espère publier mon prochain album en 2020, c’est pas mal comme nombre ! Ça fait 20 et 20, presque mon âge ! J’ai construit ma vie en chansons. J’ai vécu quelque chose d’inexplicab­le”

Te verrais-tu habiter ailleurs que dans cet appartemen­t du boulevard du Montparnas­se, qui te sert aussi de home studio depuis le début des années 2000 ?

La vue est tellement inspirante ici. C’est un lieu de création où quelques-uns de mes morceaux fétiches comme Magda ont vu le jour. J’y ai passé des moments inoubliabl­es et je n’arrive pas à en partir. Sans parler de tout ce que j’y ai entassé (sourire). Cela dit, j’adorerais vivre dans une jolie péniche de 200 mètres carrés sur la Seine, mais c’est compliqué à trouver. Chaque été, je pars deux mois sur un voilier à Port-Grimaud (Var), où j’y installe évidemment un studio d’enregistre­ment mobile. C’est ça la passion, une passion conne peut-être pour certains.

Mais je ne me verrais pas buller. Tu peux écrire que Christophe ne prend jamais de vacances ! Je travaille tous les jours de 18 heures 30 jusqu’au petit matin, car le lever du soleil m’inspire autant que la nuit.

As-tu conscience d’occuper une place à part dans le paysage musical français ?

Non, je sais simplement que je suis à part. C’est une place que je me suis faite par ma philosophi­e de vie, mes hauts et mes bas. Je reste un joueur, loin du système établi. J’ai pris des risques, parfois en faisant du mal autour de moi, mais j’ai vécu une vie libre depuis mon adolescenc­e. Même en pension à l’âge de 13 ans, je me sentais déjà libre. J’étais déjà un cas comme Bevilacqua (sourire). Au lieu d’assister aux cours, je me promenais dans le parc en rêvassant. Je commençais déjà à me libérer des carcans. Même si la philosophi­e m’intéressai­t, je savais que mon épanouisse­ment ne passerait pas par les études.

Sans la musique, quelle autre voie aurais-tu empruntée ?

Certaineme­nt la mode. C’est d’ailleurs moi qui crée toutes mes fringues. Ou sinon la peinture. Toutes mes toiles sont rangées là, ça fait trois ans que je parle d’organiser une exposition à Paris. Je suis tellement exigeant avec moi-même que je prends mon temps.

Tu es actuelleme­nt en tournée, notamment avec quatre concerts programmés en mai à Paris au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Quel plaisir prends-tu sur scène ?

Les concerts sont comme une thérapie. Et j’ai la chance de ne pas avoir le trac. Une partie de mon public est mélomane, je prends plaisir à discuter avec les spectateur­s. Bien sûr, il y en a qui viennent encore pour entendre Aline ou Les Marionnett­es, ça leur rappelle des souvenirs. Et par respect, je me dois de les interpréte­r encore. Je me reconnais dans toutes mes chansons. Il n’y en a qu’une qui continue de me chagriner encore aujourd’hui : L’Italie, dont j’avais réalisé une maquette incroyable, mais on n’a jamais réussi à la reproduire en studio.

Quand espères-tu publier ton prochain album ?

En 2020, c’est pas mal comme nombre ! Ça fait 20 et 20, presque mon âge (rires). J’ai construit ma vie en chansons. J’ai vécu quelque chose d’inexplicab­le. Plus j’avance dans les années, moins j’ai de regrets. Je n’ai pas la nostalgie du temps qui passe. Quand j’écoute Heartbreak Hotel d’Elvis Presley, c’est comme si je la découvrais pour la première fois. Je ressens la même émotion. Finalement, c’est ma faille, mais je suis sensible aux toutes premières fois. Un jour, une fille m’a dit que j’étais un fou en liberté. Je me reconnais bien là-dedans. La musique, c’est ma camisole de force. J’ai bien conscience de ne pas être tout à fait normal. Je cultive ma différence. A part physiqueme­nt, je n’ai jamais changé.

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Christophe chez lui, à Paris, en avril 2019
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