Les stratèges
Engoncée dans un arc narratif plutôt convenu, le drama financier d’OCS peine à susciter l’enthousiasme.
Le besoin de séries pertinentes, voire éclairantes, sur le monde tel qu’il déraille est encore monté en flèche ces dernières semaines – un strict besoin de comprendre et de s’élever. Dans ce contexte, un récit sur la finance contemporaine situé dans la City de Londres peut au minimum susciter la curiosité. C’est ce que propose Devils en plongeant dans le monde de l’après-désastre de 2008, celui des cols blancs qui s’imaginent gouverner la planète derrière leur écran et s’échangent des millions jusqu’à ce que mort s’ensuive. On y croise Patrick Dempsey (Ex- Grey’s Anatomy, en pleine forme) en patron de banque d’investissement ainsi qu’une flopée d’acteurs italiens et internationaux, puisqu’il s’agit d’une coproduction européenne
– à laquelle participe OCS – adaptée d’un livre de Guido Maria Brera. Etrange époque où le besoin de contenu à outrance forme des alliances capables de rivaliser économiquement avec le modèle américain. Le souci, c’est que Devils ne gagne la partie sur aucun terrain : ni du point de vue de l’analyse sociale et politique, noyée sous un thriller financier plutôt convenu, ni esthétiquement. Le premier épisode apparaît comme un sorte de masterclass sur un sujet qui serait : comment surfilmer ? A côté, même Succession paraît sobre, et surtout autrement plus piquante. Déjà renouvelée pour une deuxième saison avant diffusion de la première, Devils pourrait en avoir sous le coude et se déployer. On l’espère.
Devils sur OCS et OCS Go