Roméo Elvis

Maison Strauss Entertainment/Island Def Jam

Un retour en grande forme avec quatre titres à la production minimale mais à l’effet maximal. Sur la pochette très Soundway Records de Maison, nouveau ep homemade de Roméo von Bruxelles, les disques d’or s’étalent comme les Grammys sur la cheminée de Quincy Jones. Un an après la sortie de Chocolat (2019), un premier album qui n’aura pas fait l’unanimité mais que les kids auront célébré lors de la tournée pharaonique qui aura suivi – et alors qu’il vient de claquer Pharmacist, un single perché par ce bon vieux Mr. Oizo –, le frangin d’Angèle la joue retour en grâce avec ce maxi surprise aussi efficace qu’un bourre-pif de Joe Frazier. Au programme, quatre morceaux ramassés et un interlude sur lequel toute la démarche de Roméo est résumée : “En plus, ça m’excite un peu d’faire un truc comme ça parce que, j’sais pas, c’est sans promo, sans clip, c’est que d’la musique quoi”, raconte-t-il dans une conversation téléphonique, après s’être demandé si la période du confinement n’était pas le moment idéal de lâcher quelques trucs déjà mis en boîte et prêts à partir au mixage. Bingo, le résultat élude les moments les plus clinquants (voire pompiers) de l’album au profit de productions minimales sur lesquelles Roméo, ô Roméo, semble s’éclater comme un gosse de quinze piges faisant le point après l’énorme raz-de-marée de sollicitations suscité après son carton plein de 2019. “J’marche seul mais bien accompagné : y a trente personnes derrière mon nom d’scène”, cale-t-il sur Gonzo (davantage une référence à Pornhub qu’à Hunter Thompson), façon de rappeler que Roméo Elvis est un business qui roule, sans oublier les copains.