(La)Horde, chorégraphes et metteur·euses en scène
THE MASTER’S TOOLS WILL NEVER DISMANTLE THE MASTER’S HOUSE D’AUDRE LORDE
On a choisi The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House (“les outils du maître ne permettront jamais de détruire la maison du maître”) d’Audre Lorde, une féministe noire américaine lesbienne, morte dans les années 1990. Elle parle du système et de la puissance de la poésie pour conceptualiser des actions qui feraient sens et réussir à détourner les systèmes en place qu’on essaie de remettre en question.
C’était le titre de la performance qu’on avait faite à Nuit Blanche en 2017, The Master’s Tools. Les problématiques qu’elle évoquait dans les années 1960 sont toujours d’actualité, ce qui est un peu triste, car ça veut dire qu’on n’a pas beaucoup évolué sur ces questions-là. Elle était très en avance sur son temps ; elle parle de l’intersectionnalité, du besoin d’être beaucoup plus inclusif quand on parle de féminisme, qu’il ne soit pas seulement question des femmes blanches.
Pour Audre Lorde, il était impossible de ne pas comprendre que le féminisme n’était pas le miroir inversé de la misogynie, mais qu’il s’agissait avant tout de plus d’ouverture, plus de pluralité, et qu’il fallait entendre les points de vue d’un plus grand nombre de personnes, la majorité finalement, qui est oppressée, afin de faire la cartographie des pouvoirs en place pour les désarçonner. Il y a quelque chose qui nous plaît beaucoup : “Nous pouvons nous entraîner à pouvoir respecter nos sentiments et les transposer en langage qui n’existe pas encore afin qu’ils puissent être transmis. La poésie installe des fondations pour un futur changement, un pont entre nos peurs et ce qui n’a jamais été fait.”
The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House d’Audre Lorde (Penguin Classics, 2018, en anglais). Disponible en version numérique collectiveliberation.org/wp-content/uploads/2013/01/ Lorde_The_Masters_Tools.pdf