Le feu sacré

Neuf ans après son dernier album, THE STREETS revient avec Tame Impala sur un enthousiasmant single annonciateur d’une mixtape estivale. L’occasion de réentendre la gouaille de Mike Skinner.

QU’IMPORTE LA GUEULE DU BRIQUET, LA FLAMME EST TOUJOURS INTACTE. Mike Skinner, plus connu sous le sobriquet de The Streets, relance la machine avec un Clipper serti de diamants tout neuf et annonce la sortie le 10 juillet prochain d’une nouvelle mixtape, None of Us Are Getting Out of this Life Alive. Soit presque dix ans après Computers and Blues (2011), un cinquième et dernier lp à l’issue duquel Skinner devait définitivement raccrocher les gants.

Il rembobine : “C’était la meilleure chose à faire, franchement. Ce n’est pas compliqué de sortir des disques, c’est juste que je n’avais plus d’idées. Quand t’es pris là-dedans, tu passes tellement de temps en studio que, paradoxalement, tu ne t’intéresses plus vraiment à la musique.

Tu écoutes forcément des trucs, mais tu finis par te couper de tout contexte.”

Pour la faire courte, et résumer cet état de fait en reprenant le titre d’un morceau tiré de son immense premier album, Original Pirate Material (2002), Geezers Need Excitement (comprendre : les mecs ont besoin d’être galvanisés). C’est donc dans les clubs que Mike a retrouvé l’excitation, revenant par la même occasion à ce fantasme de teenager ayant grandi le cul coincé entre les hymnes de stade des lads d’Oasis et le UK garage, être DJ : “J’ai recommencé à passer des disques dans les soirées. Ça fait huit ans, et depuis que je traîne dans les clubs de Londres et Berlin, j’ai un rapport différent à la musique. Derrière les platines, tu profites du moment au lieu de cogiter sur ce à quoi va ressembler ton prochain disque.”