Spirit Fest
Mirage Mirage Morr Music
Le supergroupe mené par Markus Acher de The Notwist livre une nouvelle collection de chansons electro-organiques ponctuée de splendeurs instrumentales.
DEPUIS TOUTES CES ANNÉES, ON CONNAÎT LE STAKHANOVISME de Markus Acher, le leader des merveilleux The Notwist, qui rime souvent avec l’excellence, quel que soit le spectre musical de ses innombrables projets parallèles à vous donner le tournis dans Discogs. Car le chanteur et musicien affectionne autant l’electro-pop downtempo de Lali Puna (le groupe de sa femme Valerie Trebeljahr) que le hip-hop fantomatique (13 & God) ou le jazz électronique (Tied & Tickled Trio).
Si le quintette Spirit Fest n’est pas le plus médiatisé des groupes récréatifs de Markus Acher, associé au duo japonais Tenniscoats, à Cico Beck (Ms. John Soda) et à Mat Fowler, il n’en est pas moins passionnant. Dessinant les contours d’une pop à la fois atmosphérique et intemporelle, vaporeuse et éclatante, Spirit Fest fait tournoyer le long de ces quatorze plages les voix de Markus Acher et de Saya Ueno dans une parfaite et radieuse harmonie.
Enregistré à distance entre Munich et Tokyo, mais joué en symbiose, Mirage Mirage rassemble des chansons electroorganiques qui semblent flotter dans l’atmosphère ( Yesteryears en lévitation), en retombant toujours du bon côté du
sillon – Zenbu Honto (Every Thing Is Everything), mantra pop psychédélique construit en spirale. “Ce disque parle beaucoup des relations sous différents angles, de choses merveilleuses qui arrivent parfois à tout le monde, d’expériences partagées (comme la neige qui tombe sur nous), relate Markus Acher. Je pense à l’été quand je l’écoute, parce que nous avons enregistré en été, mais plutôt comme une longue nuit d’été sans sommeil avec beaucoup de discussions et de musique…”
Et si on a parfois l’impression d’entendre deux inédits célestes de The Notwist (Mirage, The Snow Falls on Everyone) ou une pop song cubique de Tenniscoats (Circle Love), Spirit Fest sait aussi composer des splendeurs instrumentales (Mohikone) qui illustreraient à merveille un film de Claire Denis qui aurait perdu les coordonnées des Tindersticks. Un disque en forme de double mirage bienvenu pour sortir en douceur du confinement.