Tenet de Christopher Nolan (en salle le 22 juillet)
Attendu par l’industrie lourde hollywoodienne comme l’homme providentiel, capable à lui seul de sortir le cinéma de sa léthargie covidienne, Christopher Nolan, l’ego certainement boosté par son statut de sauveur, fera un retour en grande pompe le 22 juillet avec Tenet. Film d’espionnage ultra-ambitieux au budget mastodonte (205 millions de dollars), le onzième long métrage du cinéaste britannico-américain pourrait bien être la première grand-messe cinématographique du monde d’après. L’impressionnant trailer diffusé ce 22 mai donne un aperçu de la démesure du projet. Au programme, un condensé démentiel du cinéma de Nolan, travaillé par l’obsession du cinéaste pour le temps. Assujetti à la temporalité trouble des rêves dans Inception, successivement comprimé et dilaté au gré d’un voyage intersidéral dans Interstellar, et enchevêtré en timelines parallèles dans Dunkerque, le temps, sujet maître du cinéma nolanien, sera cette fois soumis à une inversion pure et simple de son cours.
Un agent secret (campé par John David Washington), épaulé par une équipe de choc (Robert Pattinson, Elizabeth Debicki et l’incontournable Michael Caine) sera chargé d’empêcher une troisième guerre mondiale en ayant recours à une mystérieuse technologie lui permettant d’inverser le temps.
Si le scénario reste pour l’heure brumeux, nul doute que l’appétence toute théorique de Nolan pour la manipulation du temps occasionne son lot de séquences ébouriffantes.
Avec John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki (E.-U., 2020, durée non annoncée)