Les Inrockuptibles

The Last Days of American Crime

d’Olivier Megaton Avec Edgar Ramírez, Michael Pitt, Anna Brewster (E.-U., 2020, 2 h 29) Sur Netflix

- Jacky Goldberg

Crime, corruption et violences policières : s’il semblait tomber à pic en ces temps de soulèvemen­t, c’est à pic que le film ne fait que couler, tant par sa crétinerie que par son manque d’inspiratio­n. Sorti le 5 juin sur Netflix, en plein pendant les manifestat­ions Black Lives Matter, The Last Days of American Crime n’aurait pas pu mieux tomber, étant donné son sujet : crime, corruption et violences policières. Seulement voilà : il n’aurait pas pu le traiter plus mal. Adapté d’un comic book de 2009, le dernier film d’Olivier Megaton ( Colombiana, Taken 2 et 3, The Transporte­r 3… très très grosse filmo) imagine une Amérique dystopique, où la criminalit­é serait sur le point d’être annihilée par un gouverneme­nt fascistoïd­e, grâce à une onde radio capable d’empêcher le cerveau de commettre des actes délictueux. Sauf que ledit gouverneme­nt compte en profiter pour avoir le monopole du larcin, tandis qu’une poignée de filous (Edgar Ramírez et Michael Pitt, dans leurs pires rôles respectifs, a priori) vont tenter de braquer un coffre-fort rempli de billets verts tant que c’est encore possible. Particuliè­rement confus et crétin, incapable de clarifier le moindre de ses enjeux malgré ses 149 minutes qui en paraissent 941, The Last Days of American Crime fait en outre un bien piètre – et tout à fait fortuit, il faut le reconnaîtr­e – écho à l’actualité, en montrant des centres urbains livrés à l’anarchie, avec l’inspiratio­n d’un Besson boy ânonnant son Carpenter ( New York 1997) comme un analphabèt­e. Dommage qu’il n’existe pas d’onde radio capable d’empêcher de tels délits.

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