Les Inrockuptibles

THE PSYCHEDELI­C FURS

Le groupe sort de vingt-neuf ans de silence discograph­ique

- F. V.

Vingt-neuf ans sans nouvelles des frères Butler qui, au final, nous offrent un inespéré retour vers le futur.

DANS UNE ANNÉE 2020 COMPLÈTEME­NT FOLLE, l’annonce du come-back discograph­ique des Psychedeli­c Furs fin janvier surprit tout le monde. Car si le merveilleu­x groupe des frères Butler continuait de se produire sur scène à travers le monde, son dernier album studio remontait lointainem­ent à World Outside en… 1991.

A la manière d’Hibernatus, Richard et Tim Butler ont mis fin à ce hiatus comme si de rien n’était, avec le bien nommé single Don’t Believe. Entre cette voix reconnaiss­able entre mille et ces guitares brumeuses, on retrouvait instantané­ment la patte des Psychedeli­c Furs, l’une des formations les plus attachante­s et influentes de la new-wave, auteurs de l’absolu classique Forever Now (1982)

– un album produit par Todd Rundgren – et d’une poignée de singles éternels (Sister Europe, Pretty in Pink, Love My Way). Leur influence a traversé depuis les modes et les époques, jusqu’aux Strokes, qui samplent un extrait de The Ghost in You dans leur récent et réjouissan­t The New Abnormal.

Pour cet inespéré huitième lp, produit par Richard Fortus (le guitariste de Love Spit Love, l’autre entité des frangins en pause des Furs pendant les années 1990)

et mixé par Tim Palmer (David Bowie, U2), Richard et Tim Butler renouent donc avec l’ADN originel : voix magnétique, mélodie bubblegum, sens du gimmick, rythmique implacable. Inspiré par le livre The Man Made of Rain (1998) de l’Irlandais Brendan Kennelly, Made of Rain s’ouvre en fanfare avec The Boy that Invented Rock & Roll, une chanson où Richard Butler paie son tribut aux hérauts du rock’n’roll, Elvis Presley en tête.

Dans un disque agencé en montagnes russes (du single immédiat Don’t Believe aux circonvolu­tions haletantes de

This’ll Never Be Like Love), la formation londonienn­e ne perd jamais le fil d’un songwritin­g racé, entre morceaux héroïques (Wrong Train, No-One) et madeleines de Proust (Ash Wednesday, Tiny Hands). Autant de nouveaux titres qui complètent, à la surprise générale, le répertoire des Psychedeli­c Furs, qu’on pensait achevé depuis trois décennies. Forever Now ?

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