Profession : auteur/autrice de BD, Terrain n° 73, Soirée Jane Fonda, Paroles d’histoire
Un semestriel qui scrute LA DIPLOMATIE à la loupe, la BD par ceux·celles qui la font et la carrière de JANE FONDA, d’Hollywood aux manifs antinucléaires.
PROFESSION : AUTEUR/AUTRICE DE BD
Elles et ils sont parmi les auteur·trices de bande dessinée les plus talentueux·ses et se racontent autour d’une table ronde captivante. Pénélope Bagieu, Riad Sattouf, Cyril Pedrosa, Catherine Meurisse, Nine Antico et Christophe Blain sont les invité·es de ce début de nouvelle saison de l’émission Profession, sur Canal+, présentée par Antoine de Caunes.
L’occasion d’échanges passionnants sur leur enfance, leurs débuts, leurs craintes, leurs influences, leurs échecs... Comment oser se lancer ? Qu’est-ce qui fait un·e bon·ne dessinateur·trice ? Un·e dessinateur·trice est-il·elle par définition un être asocial ? Tous·tes échangent leurs points de vue, leurs expériences, et dialoguent dans un temps long (trop rare à la télévision). “Accepter son ego et essayer de lui donner de la valeur”, “prendre le risque de se tromper” ou encore “exposer quelque chose de bancal de soi-même”, conseille Cyril Pedrosa aux jeunes auteur·trices qui rêvent de se lancer. “Etre une femme dans la BD, c’est être un objet de curiosité”, souligne aussi Pénélope Bagieu, qui parle des avantages mais aussi de son ras-le-bol d’être systématiquement catégorisée comme autrice “girly”. Le tout donnant vie à un échange autour des différents regards des dessinateur·trices.
Profession : auteur/autrice de BD présenté par Antoine de Caunes, le 7 septembre à 23 h sur Canal +
TERRAIN
Qu’on ne s’y trompe pas : le nouveau numéro de la revue semestrielle Terrain, consacré à l’“Homo diplomaticus”, ne passionnera pas que les férue·s de relations internationales. Loin de là ! Dirigée par les chercheur·ses en anthropologie Emmanuel de Vienne et Chloé Nahum-Claudel, Terrain montre la diplomatie sous des facettes inattendues, avec cette définition inclusive (“l’art de gérer les séparations”) en s’écartant des querelles classiques sur la course à l’hégémonie internationale et les échecs du multilatéralisme.
La belle couverture signée Adrià Fruitós, qui transforme la cravate bien droite du diplomate en anneaux sinueux d’un boa, parle d’elle-même. Terrain accorde une place importante aux marges, aux angles obliques et aux vaincus, avec pour mantra : “Les vaincus sont plus inventifs que les vainqueurs en matière de diplomatie.” On trouvera dans ce numéro une contribution du philosophe Baptiste Morizot, qui renouvelle le concept de diplomatie en l’appliquant aux rapports entre espèces ; un texte de l’anthropologue et musicienne Estelle Amy de la Bretèque sur l’émergence des Yézidi·es, victimes de l’organisation Etat islamique en 2014, dans les hautes sphères diplomatiques et politiques ; ou un entretien avec l’ancien ambassadeur Yves Saint-Geours sur les bouleversements de la diplomatie – avec une première question taquine : “Les diplomates servent-ils encore à quelque chose ?” Mathieu Dejean
Terrain n°73 parution le 10 septembre, 248 p., 23 €
SOIRÉE JANE FONDA SUR ARTE Enfant chérie de l’Amérique devenue l’ennemie publique numéro 1 à cause de son militantisme virulent, Jane Fonda sera à l’honneur sur Arte lors d’une soirée spéciale. Celle-ci débutera par la diffusion de La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn (1966), où l’actrice donne la réplique à Marlon Brando et Robert Redford. Grand réquisitoire contre le racisme, difficile de ne pas voir dans le film un écho au mouvement des droits civiques qui inonde les rues du pays à la même époque. Un combat que Jane Fonda mène de front parallèlement à sa carrière, comme le rapporte le très beau portrait de Florence Platarets qui est à suivre : Citizen Jane, l’Amérique selon Fonda.
Débutant dans l’ombre de son père, façonnée en pur produit hollywoodien et cantonnée aux rôles de jeunes filles candides, Jane Fonda deviendra par la suite un sex-symbol international sous le regard désinvolte de la caméra de son compagnon Roger Vadim. Mais rattrapée par sa conscience politique qu’ont favorisée ses années à Paris, elle quittera vite les paillettes pour le Vietnam et les marches antinucléaires. En guerre contre le FBI et Nixon, l’actrice auréolée de deux Oscars continuera d’embrasser de nouvelles causes : elle luttera notamment pour l’émancipation du corps des femmes, devenant grande prêtresse de l’aérobic. Florence Platarets réussit brillamment à mettre en miroir chacune des métamorphoses de l’actrice face à l’histoire de son pays et érige Jane Fonda en porte-parole ultime d’une génération révoltée. Rose Baldous
Soirée spéciale Jane Fonda le 6 septembre à 20 h 50 sur Arte