Les Nouvelles - L'Écho Fléchois (FL)

Des bancs suzerains aux planches parisienne­s

À 35 ans, Alexandre Edouard, Suzerain pure souche, assume sa vie de comédien, intermitte­nt du spectacle dans la Capitale.

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La Suze-sur-Sarthe. C’est une vie riche, faite de rencontres, de galères, de petits boulots et d’espoirs !

Après avoir usé ses fonds de culotte sur les bancs de l’école de La Renardière et du collège, Alexandre s’oriente vers un Bac pro ventes, et c’est là que sa vocation a pris jour.

Il fait la connaissan­ce d’Arnaud Barré, un passionné de théâtre qui convainc le jeune Suzerain de « monter à Paris ». Un peu pitre, un peu amuseur public, il s’inscrit aux cours de Béatrice Brout où il suivra une formation de trois ans à raison de 20 h semaine. Mime, expression corporelle, improvisat­ion, théâtre classique, théâtre de boulevard, Alexandre touche à tout et prépare avec ses camarades, sous la direction de Soren Prévost (fils de Daniel) un spectacle de fin d’année où il se révèle « plus à l’aise dans la comédie » . Pour vivre, le jeune provincial, fera de multiples jobs, serveur, pion, animateur… Sa décision est prise, il sera comédien.

Débuts difficiles

Dans un premier temps, il décroche deux rôles aux côtés de Daniel Prévost et de François-Xavier Demaison dans deux courts métrages, « Surnombre » et « Le bal des finissante­s », qui seront sélectionn­és pour le Festival national du court-métrage. S’ensuit une série de sept courts avec de jeunes réalisateu­rs. Puis c’est le calme plat, alors Alexandre s’engage avec son ancien prof de mime et part avec lui en tournée en France, aux Pays-Bas en Belgique pour présenter un numéro associant mime et magie. C’est l’heure des premiers cachets.

La pub pour tremplin

Après avoir retrouvé son pote Arnaud, et enchaîné plusieurs petits boulots dans la restaurati­on ou le « pionnicat », le Suzerain participe à quelques castings pour la publicité. Repéré par des agents, il décroche un premier contrat en 2011 pour les biscuits Granola, cette fois la machine est lancée ! Les publicités s’enchaînent. Super U, LeroyMerli­n, la FDJ, Sony Ericson la bouille maligne d’Alexandre plaît. On le verra même dans la campagne pour les JO de Londres ! Mais, c’est de nouveau la traversée du désert et de petits boulots en petits boulots, Alexandre persévère et enchaine les castings pour les pubs.

Enfin sur les planches !

Et, en 2014, le Suzerain fait ses premiers pas sur une scène parisienne. Toujours avec l’ami Arnaud, il joue dans « Mariage jour J », une création qui sera proposée dans plusieurs théâtres de la capitale. Enfin retenu après un casting (avec Arnaud !) il est engagé dans la pièce de Robert Punzaano, de Jean Hérédia et Patrick Hernandez (auteur de Caméra café), les Colocs. C’est le jackpot ! La pièce connaît un tel succès que depuis dix ans, tous les jours « et trois fois le samedi ! » , au théâtre Montorguei­l, c’est salle comble. Dans cette pièce où deux provinciau­x montés à la capitale trouvent un troisième coloc qui s’avérera être un homosexuel impliqué dans le show bizz… Alexandre tient le rôle de Jeannot « un peu benêt, un peu timide » .

« Nous sommes trois par rôle, explique Alex Edouard (son nom de scène) et nous laissons libre cours à l’improvisat­ion. On appelle ça : péter le quatrième mur ! »

Après plus de 3 000 représenta­tions, la pièce s’exporte en province, à Mulhouse, Montpellie­r et même au Festival d’Avignon. Pour éviter l’essoufflem­ent et continuer ses castings de pubs, Alex, établit un planning au mois avec ses collègues acteurs.

« Je suis un intermitte­nt du spectacle et j’arrive à vivre, explique Alex. Il est indispensa­ble d’avoir un agent pour pouvoir se vendre, mais nous sommes beaucoup sur le marché… ! Mon rêve serait de faire du cinéma donc il faut pour être repéré, être toujours en activité. Et le spectacle est à Paris ! »

Cependant, n’oubliant pas ses origines sarthoises, Alexandre se dit prêt à venir jouer les Colocs, à la salle des fêtes de La Suze.

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