L'Express (France) - Immobilier
Place aux étrangers
VII e , VIII e , XVI e et XVII e
Les quartiers huppés de la capitale ont encore de beaux jours devant eux. Les prix se sont enflammés en 2017, pour s’échelonner entre 10000 et 15000 euros le mètre carré, voire plus pour les biens exceptionnels. Un temps retirés du marché, les étrangers reviennent et n’hésitent pas à surenchérir pour s’offrir des appartements luxueux, également convoités par les expatriés.
Dans le VIIE, « les prix ont rattrapé ceux de 2011 », affirme Julien Girard, de l’agence Orpi Champs- deMars. Comme la demande est forte, « la hausse est loin d’être terminée », estime Rémi Legueux, de l’agence Century 21 Tour-eiffel. Les transactions autour des Invalides et du champs de Mars continuent à battre des records. Récemment, un couple d’expatriés, rentré de Belgique, s’est offert un 195-m2, rue Saint-dominique, pour 2,5 millions d’euros. Tandis qu’un 75-m2, rue de Grenelle, a rapidement trouvé preneur pour 900000 euros.
Même emballement dans le VIIIE : « Les biens sans défaut partent en moins de soixante-douze heures à des prix élevés », affirme Philippe Joffre, de Barnes Saint-honoré. Rue Lord-byron, un 170-m2, doté d’une terrasse de 70 m2, a ainsi trouvé preneur à
2,5 millions d’euros. Pour trouver moins cher, mieux vaut miser sur le quartier Europe, qui attire une clientèle jeune à 9000 ou 10000 euros le mètre carré.
Le XVIE a retrouvé son dynamisme. Les appartements familiaux sont de nouveau pris d’assaut, à des tarifs atteignant 10000 euros le mètre carré. « Nous revenons aux prix d’avant 2012, avec des transactions à plus de 2 millions d’euros », constate Thibault de Saint-vincent, président de Barnes. Des montants redevenus courants du côté de la Muette. Avenue Raphaël, un 225-m2 s’est vendu à 3,5 millions d’euros. Le XVIE sud, moins cher, bénéficie également de l’engouement. « Les prix y atteignent 10000 euros le mètre carré », affirme Frédéric Saada, de l’agence Orpi S-immo. Tel ce 28-m2, avenue de Versailles, cédé 280000 euros.
Côté XVIIE, la demande devient pressante. Les quartiers huppés de l’arrondissement, comme la PlaineMonceau et les Ternes, poursuivent leur ascension, à des prix supérieurs à 10000 euros le mètre carré. Mais ce sont les Batignolles qui bougent le plus : avec l’arrivée de la cité judiciaire, une nouvelle clientèle de primo-accédants à fort pouvoir d’achat – avocats, magistrats – a fait son apparition, prête à payer 9000 euros le mètre carré pour s’y installer. Les Epinettes restent moins chères : un acquéreur vient de s’y offrir un 50-m2 à rénover pour 385000 euros. « Des prix inimaginables voilà un an » s’étonne Thomas Bertin, de l’agence Laforêt Levis. Proches du XVIIIE, les portes de Saint- Ouen et de Clichy attirent les bobos. « C’est comme le Marais d’il y a trente ou quarante ans », s’enthousiasme Sylvain Nouallet, 0directeur de l’agence Orpi Nouallet Immobilier.