BOOM DANS LE NEUF

HAUTS-DE-SEINE

APRÈS LE REBOND DE 2016, LE RYTHME DES TRANSACTIONS RESTE SOUTENU, AVEC UNE EXPLOSION DES VENTES DE PRODUITS NEUFS, EN AUGMENTATION DE 40 % PAR RAPPORT À L’AN DERNIER. SI LES TARIFS ENREGISTRENT UNE HAUSSE GÉNÉRALE, DE BELLES AFFAIRES RESTENT À SAISIR DANS LES VILLES DE SECOND RANG.

Les agents immobiliers altoséquanais sont aux anges. Et il y a de quoi : pour la deuxième année consécutive, les ventes sont à la hausse partout dans le département. Les transactions portant sur les biens anciens ont augmenté de plus de 10 % par rapport à la même période en 2016.

La demande est si vive que les tarifs de l’ancien ont déjà grimpé de 4 % sur douze mois glissants, la moyenne des prix dans le départe- ment s’établissant à 5600 € le mètre carré. Un montant élevé, qui fait des Hauts- de- Seine le territoire le plus cher d’ile- de-france. Avec son million d’emplois à haut niveau de salaire et ses 6000 entreprises – dont les sièges sociaux des géants Bouygues et TF1 (Boulogne-billancourt), Coca- Cola et Microsoft France (Issy-les-moulineaux), ou encore M6 (Neuilly) –, le département le plus riche de France après Paris reste plus que jamais une destination de choix pour les ménages aisés travaillant dans la capitale et le sud francilien.

Boosté par les mesures prises par le gouvernement Valls en faveur des primoaccédants (prêt à taux zéro) et des investisseurs locatifs (dispositif de défiscalisation Pinel), le marché du neuf a particulièrement le vent en poupe, notent les professionnels interrogés. « Avec 6200 logements neufs mis en vente l’an dernier, les Hauts-de-seine arrivaient déjà en deuxième position en termes de construction de logements en Ile-deFrance », rappelle Gilles Hautrive, directeur général délégué de BNP Paribas Immobilier Résidentiel. Partout, les chantiers se multiplient : les grues s’élèvent dans le ciel de Nanterre, Courbevoie, Colombes, Puteaux et Suresnes. Ces cinq communes bénéficient à plein de la santé économique insolente du quartier de La Défense, où l’on entame en fanfare la mise en chantier de buildings géants : tours jumelles Hermitage (320 mètres), tour Saint- Gobain (165 mètres), tours The Link (244 mètres).

L’annonce de la mise en service, à l’horizon 2022, de la ligne 15 du métro du Grand Paris Express, qui desservira Châtillon-montrouge, Issy-les- Moulineaux, Vanves et Clamart, a pareillement dynamisé leurs marchés immobiliers respectifs.

Les prix du neuf ? « Ils font le grand écart », répond Yanick Quémeras, président de Nexity Paris Val-deSeine. Précisant que « certaines communes, comme Nanterre, proposent des logements à prix maîtrisés, autour de 5000 € le mètre carré, ou à TVA diminuée en zones Anru [NDLR : l’agence nationale pour la rénovation urbaine permet l’acquisition d’un logement neuf à un taux de TVA à 5,5 % au lieu de 20 % dans certains secteurs], tandis que les moyennes tarifaires du neuf peuvent parfois dépassent 11 000 € le mètre carré à Neuilly- sur- Seine ou à LevalloisPerret. » Sans surprise, ces deux communes restent les plus chères du département, avec des moyennes de prix dans l’ancien qui culminent r espect ivement à 9000 et à 8000 € le mètre carré. Boulogne-billancourt et Issy-les-moulineaux tiennent la corde, avec un tarif moyen avoisinant les 7500 € le mètre carré dans l’ancien, un montant à majorer de 30 % près du bois de Boulogne.

Le niveau des prix baisse d’un cran du côté d’asnières, Courbevoie, Colombes, Vanves, Nanterre, Malakoff et Clamart (autour de 5000 € le mètre carré). Ces sept marchés de report attireront les primoaccédants et les familles en quête d’un appartement ou d’une maison à un prix raisonnable. Comme cette meulière des années 1930 rénovée avec goût, nantie de 2 places de parking, achetée à Colombes pour un peu plus de 3900 € le mètre carré par un juriste avisé. De quoi donner envie de sauter le pas !

6 200 logements neufs mis en vente en 2016 et des chantiers à foison.

10 % de hausse des ventes dans l’ancien par rapport à l’an passé.

5 600 €/ m2 Prix moyen de l’ancien dans tout le département.