L'Express (France) - Immobilier
LE VENT EN POUPE
TOULON
POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, LES VENTES SONT EN HAUSSE À TOULON, COMME DANS L’ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT. UN REGAIN D’ACTIVITÉ QUI POURRAIT PROVOQUER UNE HAUSSE DES PRIX DANS LES SECTEURS LES PLUS RECHERCHÉS.
2 350 € C’est le prix moyen du mètre carré dans l’ancien en bon état.
Une brise favorable souffle sur l’immobilier toulonnais : « Après le frémissement des ventes en 2016, l’année 2017 promet d’être un excellent millésime », s’enthousiasme Julien Duforest, responsable du Cabinet 3000, au Mourillon. « L’augmentation du volume de vente touche tous les types de biens, les produits d’exception de bord de mer comme les petites surfaces à louer dans le centreville », ajoute Anthony Paillet, responsable de Foncia M. Brette du quartier Claret. « Les retraités varois, parisiens ou lyonnais reviennent en nombre », constate de son côté Christophe Guston, directeur de l’agence du même nom, au Mourillon. Une clientèle qui se greffe à celle « plus traditionnelle, mais en recrudescence, des cadres, hauts gradés et ingénieurs travaillant au port militaire ». Responsable de l’agence Century 21 au Pont- du-las, Michel Davin remarque dans son secteur « un retour en masse des primo-accédants et des investisseurs locatifs ». Il explique que « 8 acquéreurs sur 10 travaillent à l’arsenal ».
Lorsqu’ils sont interrogés sur les raisons du rebond immobilier, les professionnels toulonnais évoquent, à l’image de Didier Devens, de l’agence Solvimo, à La Seyne-sur-mer, « les taux d’emprunt toujours aussi bas et les tarifs de l’immobilier qui ont atteint des niveaux planchers ». Dans l’agglomération toulonnaise, le prix moyen de l’ancien en bon état est tombé autour de 2350 € le mètre carré. La moyenne est passée sous la barre des 2000 € aux alentours de la gare ; elle oscille désormais entre 1500 et 2000 € au Pont-du-las et au nord de La Seyne-sur-mer ; elle varie entre 1 100 et 1300 € pour les biens à retaper dans la Basse-ville. « A ces niveaux de prix, il devient mathématiquement plus avantageux d’acheter que de louer », décrypte ainsi Didier Devens. A l’unisson
de ses confrères, il sait gré à la loi de défiscalisation Pinel et au dispositif de prêt à taux zéro d’avoir « déclenché nombre de décisions d’achat dans le neuf comme dans l’ancien à retaper ». Même dans les secteurs les plus cotés – et donc les plus chers –, les bonnes affaires se multiplient : tels ce T 2 de la rue Pierre-loti, parti à moins de 2900 € le mètre carré ; ce 70-m2 semi-récent acheté 135000 € dans le Bas-faron ; ou ce 100-m2 du boulevard Bazeilles, avec vue sur la rade, payé 2850 € le mètre carré.
Une législation, des prix et des taux incitatifs n’expliquent pas seuls la hausse des ventes : « L’embellie a été favorisée par une politique volontariste de la part de la municipalité », rappelle Christophe Moreno, responsable de l’agence Ibox. Voilà plus d’une dizaine d’années que l’équipe d’hubert Falco, maire et président de l’agglomération, s’est lancée dans une série d’opérations visant à encourager le retour en centre-ville des Toulonnais : « Rénovation, transformation, dès 2004, de la Basse-ville en zone franche, implantation d’un pôle universitaire sur l’ancienne dalle des Ferrailleurs… », égrène Christophe Moreno. Dernières opérations en date : la réhabilitation, en 2016, du cours Lafayette et de la rue d’alger ; et l’ouverture, cette année, de plus de 2000m2 de commerces consacrés à l’artisanat d’art le long de la rue Pierre-semard. Projet à venir : la création d’un écoquartier, le premier à Toulon, sur les 5 hectares de l’ancien hôpital Font-pré. « Soit 800 logements, des équipements publics et 10000 m2 d’espace vert. » Avis aux amateurs : la première tranche de travaux est déjà achevée et les prix moyens d’acquisition varient autour de 3500 € le mètre carré.
En lieu et place de l’hôpital Chalucet sortira dans la Haute-ville un nouveau quartier qui accueillera un incubateur d’entreprises du numérique, une médiathèque et des antennes de l’ecole supérieure de design et de l’école de commerce Kedge Business School. Outre les 165 logements prévus, plus de 1200 étudiants y sont attendus. Commentaire de Christophe Moreno : « La reconquête du centre-ville est en train de payer. » « Toulon est une ville qui gagne des habitants, confirme Me Jean-louis Ropion, notaire à Toulon (voir l’entretien ci-dessus). Forte de son demi-million d’habitants, l’agglomération toulonnaise rejoindra l’an prochain le cercle restreint des métropoles françaises », s’enthousiasme-t-il. Avant de marteler : « C’est le moment ou jamais de s’y installer… »