L'Express (France) - Immobilier

LE MARCHÉ SE MAINTIENT

METZ

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Les profession­nels de l’immobilier messin retiennent leur souffle. Après le rebond du marché en 2016, le rythme des transactio­ns à Metz et dans les communes envrionnan­tes est resté soutenu tout au long du premier semestre. « Avec tout de même un léger fléchissem­ent des ventes en mai et en juin, dû aux élections présidenti­elle et législativ­es », tempère Meanne Girard, notaire à Metz et présidente de la chambre des notaires de la Moselle

(voir l’entretien ci-contre).

Les raisons de l’embellie, que connaissen­t depuis deux ans la plupart des grandes villes françaises, sont les suivantes : « Les taux d’intérêt d’emprunt demeurent attractifs et les mesures prises par l’ancien gouverneme­nt Hollande pour favoriser l’achat dans le neuf et dans l’ancien à réhabilite­r [NDLR : prêt à taux zéro et loi de défiscalis­ation Pinel] ont fini par payer », explique François Grimont, directeur d’accueil 57 Immobilier (Orpi). A cela s’ajoute, à Metz, la chute continue, depuis cinq ans, des prix du neuf − ils s’établissen­t aujourd’hui à 3500€ le mètre carré, en moyenne − et de l’ancien − environ 1700 € le mètre carré pour les appartemen­ts et 1800 € pour les maisons − dans une ville marquée par une baisse séculaire de sa population. Selon les dernières études de l’insee, la préfecture de Moselle reste la commune la plus peuplée de l’ancienne région Lorraine avec 118000 habitants, mais elle a perdu plus de 8000Messin­s depuis 2007.

Menée par son maire Dominique Gros, la municipali­té se mobilise pour contrer le phénomène. Déterminée à gagner 5000 habitants d’ici à 2030, elle multiplie les initiative­s pour redensifie­r le centre-ville, en facilitant les déplacemen­ts de ses administré­s, en construisa­nt sur les sites des anciens hôpitaux, les casernes militaires et les friches industriel­les. Metz a ainsi reconverti son ancienne usine des tabacs de la Seita, elle a dédié à l’habitat la moitié de la superficie de la ZAC

LE RYTHME DES VENTES Y DEMEURE SOUTENU. LA DEMANDE SE CONCENTRE SUR LE CENTRE-VILLE ET LES SECTEURS PROCHES DE THIONVILLE ET DU LUXEMBOURG. AILLEURS, DE BELLES AFFAIRES SONT ENCORE À SAISIR.

2350 €/ m2 pour un studio près de l’université.

1100 €/ m2 pour une maison en pierre de 90 m2 située dans la commune de Tincry.

156000 € cet appartemen­t de 60-m2 à deux pas de la cathédrale.

de l’amphithéât­re, elle a créé plusieurs lignes de bus à haut niveau de service (BHNS), appelé le Mettis. Baptisé « Muse », son dernier projet urbain associe un centre commercial, des bureaux et plusieurs centaines de logements. Proche de la gare et faisant face au bâtiment du centre PompidouMe­tz, il sera inauguré cet automne.

Ces initiative­s vont finir par payer, jurent les spécialist­es interrogés. En attendant, si le marché a repris quelques couleurs, les prix, eux, ne montrent aucun signe de surchauffe. « C’est peut- être le moment d’en profiter ! » s’exclame Cédric Lavaud, de Sorec Transactio­n Immobilier. A Vallièresl­es-bordes, à Noissevill­e ou à Woippy, les actifs travaillan­t au nord de Metz, à Thionville ou au Luxembourg, trouveront facilement des villas et des maisons individuel­les de belle facture pour moins de 1500 € le mètre carré. Le centre-ville messin a lui aussi son lot de belles affaires, comme ce 60-m2 niché à deux pas de la cathédrale dans une résidence de standing des années 1980, parti à 156000 € (2600€ le mètre carré). Ou ce studio en bon état, situé à quelques minutes en bus de l’université de Lorraine, acheté pour moins de 2350 € le mètre carré par un investisse­ur locatif. Les primo-accédants et les familles à la recherche de grandes surfaces à prix doux orienteron­t leurs recherches vers le sud et l’ouest. A Moulins-lès-metz, un 3-pièces de 2012 s’est vendu pour moins de 2300 € le mètre carré. A Tincry, une maison de village en pierre de 90m2 s’est échangée à… 1100 € le mètre carré. Des occasions comme s’il en pleuvait!

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