L'Express (France) - Immobilier
UN DYNAMISME RETROUVÉ
CAEN RIVE GAUCHE
Les sourires des professionnels de l’immobilier sont de mise dans la capitale de Normandie : « L’année 2016 a été bonne et le premier trimestre 2017 excellent », se félicite Nicolas Flipo, directeur de deux agences Pozzo Immobilier. « Le marché commence même à se tendre dans le centre-ville, ajoute Christophe Bertin, directeur des agences du même nom. La demande y est si vive que les biens proposés au juste prix partent en quelques jours. » Les prix, eux, se sont stabilisés à des niveaux abordables. Les logements situés dans les immeubles en pierre de Caen, bâtis pendant la période de l’après-guerre jusque dans les années 1960, continuent de s’échanger aux alentours de 2000 € le mètre carré. « Attention toutefois à l’isolation phonique et thermique de ces biens parfois peu ou mal entretenus », avertit Didier Roche, responsable de l’agence Guy Hoquet Château. Au quatrième étage avec ascenseur d’un immeuble des an- nées 1960, un 83-m2 aux lourdes charges est, par exemple, parti en une seule visite à 180000 € (2 170 € le mètre carré). Proposé en bon état, l’appartement était traversant et disposait d’une vue dégagée sur l’église Saint-jean. A deux pas de là, au deuxième étage sans ascenseur d’un immeuble de la rue des Carmélites, un T3 de 80m2 entièrement à refaire a chan gé de mains en quinze jours pour 151 200 € (1890 € le mètre carré). Rares à la vente, les produits construits avant la Seconde Guerre mondiale sont bien plus chers », prévient Arnaud Pizy, cogérant de l’agence du même nom et viceprésident de la chambre Fnaim de Normandie. Comme ce 47-m2 perché au deuxième étage d’une magnifique bâtisse du XVE siècle. Proposé dans un état impeccable, cet appartement de charme (poutres apparentes) don- nant sur cour s’est vendu en une seule visite pour la coquette somme de 150000 € (3191 € le mètre carré). Les investisseurs s’orienteront vers le nord, où se trouvent les campus universitaires et le château de Caen. Rue René- Cassin, non loin du Mémorial de Caen, dans une résidence des années 2000, un studio de 23m2 en bon état a fait le bonheur d’un investisseur locatif pour 65000 € (2830 € le mètre carré). Plus près des facultés, rue d’hermanville, au premier étage d’une résidence quelconque des années 1960, un investisseur a acheté pour 71000 € un T3 de 52 m2 à rafraîchir (1365 € le mètre carré). « S’il le loue en colocation, il peut espérer en tirer 500 € par mois », assure l’agent qui a suivi la vente.
Le marché du neuf a le vent en poupe : « Le début d’année a été encore meilleur que l’an passé, qui était pourtant un excellent millésime », s’enthousiasme Luigi Lanfranconi, directeur de Edifidès et vice-président de la Fédération des promoteurs immobilier de Normandie. Près du parc Michel- d’ornano, non loin du siège du conseil régional de Normandie, ce ne sont pas moins de 94 logements avec parking qui sortent actuellement de terre. Les prix ? Un T2 de 48 m2 tourné vers le nord a trouvé preneur à 200000 € (4166 € le mètre carré). Un 140-m2 orienté plein sud a atteint le demi-million d’euros (3571 € le mètre carré).
Les opérations de promotion se multiplient sur la Presqu’île caennaise, une ancienne friche industrielle de 300 hectares qui sera reliée au centre-ville par le tramway en 2019. Au total, 7000logements et plus de 50000m2 de surface commerciale et de bureau devraient voir le jour dans les vingt prochaines années : « De quoi bâtir la ville de demain », jure Sonia de la Provôté, première adjointe de la ville de Caen chargée de l’urbanisme. A suivre de près, donc.
500 € par mois un T 3 de 52 m2 des années 1960 en colocation près des facultés.