L'Express (France) - Immobilier
REGAIN D’ACTIVITÉ
TOULOUSE
Les Toulousains verraient-ils de nouveau leur ville en rose? Dans la capitale d’occitanie, « le volume des transactions immobilières a considérablement augmenté cette année », constate avec satisfaction Me Philippe Pailhes, responsable immobilier de la chambre interdépartementale des notaires (voir l’encadré ci-dessus). Un regain d’activité qui ne doit pas tout aux mesures incitatives du gouvernement (prêt à taux zéro, loi Pinel) et à la persistance de taux d’intérêt d’emprunt historiquement bas. Avec près de 100000 étudiants et une aire urbaine qui compte plus de 1,5 million d’habitants, la capitale
POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, LES VOLUMES DE VENTE SONT À LA HAUSSE. EN CENTRE-VILLE ET DANS LES QUARTIERS HUPPÉS, LES PRIX MONTENT. AILLEURS, LA MÉTROPOLE OCCITANE RESTE ÉTONNAMMENT BON MARCHÉ.
européenne de l’industrie aéronautique fait preuve d’une santé économique insolente. La municipalité s’est d’ailleurs lancée dans de nombreux projets urbains destinés à offrir un cadre agréable à ses administrés, parmi lesquels on compte chaque année 5000 néo-toulousains. Beaucoup de secteurs de la ville sont en chantier. Un projet d’urbanisme prévoit notamment la création d’un pôle multimodal sur le site actuel de la gare de Toulouse-matabiau. « L’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) en 2024 et la transformation des allées Jean-jaurès devraient dynamiser un peu plus ces secteurs », prédit Myriam Irigoyen, manager de l’agence Era Immobilier. Dans l’immédiat, le regain de l’activité immobilière « n’a pas encore eu d’effet notable sur les prix », constate Me Pailhes. C’est le paradoxe toulousain! Avec un tarif moyen dans l’ancien qui plafonne à 2500 € le mètre carré, la préfecture de Haute- Garonne reste meilleur marché que beaucoup de grandes villes françaises comme Bordeaux, Lyon ou Montpellier.
« Ce montant cache de grandes disparités de prix entre les quartiers », tempère Laurent Maurel, directeur d’agence Century 21. Sans surprise, les biens les plus recherchés – et donc les plus chers – se trouvent dans le coeur de ville : « Dans le périmètre circonscrit par les Carmes et la place du Capitole, les prix de l’ancien varient entre 3000 et 5000 € le mètre carré », évalue Clément Ledoux, gérant de l’agence de la Ville rose. La présence d’un garage ou d’une terrasse offrant une vue sur les murs de brique et les tuiles de terre cuite des toits de la Ville rose est un « plus », qui sale l’addition. Convoitées par les investisseurs locatifs, les petites surfaces sont particulièrement onéreuses. Près de la place des Carmes, un studio a trouvé rapidement preneur à… 6000 € le mètre carré !
« Prisés par les familles aisées pour leur calme et la qualité de leurs établissements scolaires, la Côte-pavée et Guilhemery sont presque aussi chers », note Laurent Maurel. N’oublions pas le quartier de Saint- Cyprien qui s’étend de l’autre côté de la Garonne. Dans ce « deuxième centreville », comme on dit ici, les « toulousaines » les plus jolies s’échangent rarement à moins de 400000 €. « On y déniche des appartements à partir de 2000 € le mètre carré », indique toutefois Frédéric Sayous, responsable des agences Laforêt et Flyimmo.
En première couronne, à Blagnac et dans l’écoquartier Andromède, les actifs travaillant dans le secteur aéronautique trouveront des biens récents proposés à 2500 € le mètre carré. Avis à ceux qui parient sur l’avenir : attendue en 2024, la future troisième ligne de métro traversera le grand est toulousain. Proches des futures stations, des appartements semi-récents y sont actuellement à la vente à moins de 2000 € le mètre carré. Pour trouver encore plus abordable, il faut prospecter vers le nord, du côté des Minimes, de Bonnefoy et de Borderouge ou dans le sud-ouest, vers la cité du Mirail. On y trouve des appartements corrects pas trop éloignés du centre-ville à… 1000 € le mètre carré. Qui dit mieux?
2500 € C’est le prix moyen du mètre carré des biens anciens dans la cité.