L'Hebdo de Sèvre et Maine

Il arrête le chauffard ivre par ses propres moyens

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Basse- Goulaine. Un automobili­ste borgne a écopé la semaine dernière, en son absence, de 60 jours-amende à 5 € - soit une amende de 300 € à régler sous deux mois s’il ne veut pas voir les jours non payés transformé­s en prison ferme - pour une nouvelle conduite en état d’ivresse commise le 16 février 2016 à Basse-Goulaine.

Le quinquagén­aire roulait en outre ce jour-là sans assurance et en excès de vitesse, malgré la perte de son permis de conduire… il y a dix-huit ans. Il était aussi sous le coup d’une précédente peine de prison avec sursis. Cet habitant de SaintSébas­tien-sur-Loire - qui roulait donc avec 1,2 gramme d’alcool par litre de sang à 10 h 45 du matin - avait finalement été immobilisé par un autre automobili­ste, qui s’était mis au travers de sa route après l’avoir vu faire des « embardées » depuis le centre commercial Auchan. Ce dernier était alors parvenu à se faire remettre les clés du véhicule.

35 condamnati­ons en 32 ans

Il était en effet apparu que le chauffard avait, au volant de sa Ford Mondeo, « failli per- cuter un autre véhicule qui venait en face » et qu’il avait « chevauché le trottoir » à plusieurs reprises. « Il est assez rare de voir un tiers mettre d’autorité un terme à ce type de conduite » , a commenté le président du tribunal correction­nel de Nantes lors de l’audience. Devant les gendarmes, le prévenu avait assuré s’être lui-même arrêté, non pas parce que l’autre automobili­ste l’y avait contraint, mais parce que sa roue était « crevée » . Reste que ce bénéficiai­re de l’Allocation adulte handicapé (AAH) a déjà un casier judiciaire « impression­nant » , de l’aveu même du président. Il compte trente-cinq condamnati­ons en trente-deux ans.

Ses derniers passages en comparutio­n immédiate se sont d’ailleurs soldés par des mandats de dépôt. Un profil « assez affolant » , selon le procureur de la République, qui s’est réjoui de la réaction du « conducteur citoyen » qui a arrêté le prévenu. L’avocate de la défense, Julia Canette, a plaidé l’indulgence du tribunal : l’état de santé de son client n’étant « pas compatible » avec une détention. Elle a donc obtenu gain de cause sur ce point-là.

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