L'Hebdo de Sèvre et Maine

Départ de Bruno Retailleau : ils réagissent

- L.F.

La loi sur le non-cumul des mandats a obligé le Vendéen Bruno Retailleau à choisir entre la présidence du conseil régional ou briguer un nouveau mandat de sénateur dont les élections auront lieu dimanche 24 septembre. Comme pressenti, l’élu Les Républicai­ns a opté pour le second choix la semaine dernière. Une décision qui a toutefois agité le monde politique local. D’abord son camp, parce qu’il soutient la Sarthoise Christelle Morançais, vice-présidente en charge de l’emploi, pour lui succéder. Et non François Pinte, son premier vice-président qui était candidat à la présidence. Déçu, le Nantais de 50 ans, qui avait conduit l’opposition entre 2004 et 2015, a décidé de quitter son poste « pour des raisons personnell­es » . « Soit je devenais président de la Région et je me libérais de mes responsabi­lités au sein du groupe Synergie, soit je privilégia­is ma vie profession­nelle et aussi familiale, » a-til expliqué. Ensuite, les groupes d’opposition n’ont pas manqué de critiquer ce départ, général. J’avoue avoir une profonde admiration pour son action. En deux ans, il a lancé de gros chantiers à la Région : l’apprentiss­age, l’agricultur­e, les lycées, les transports, la défense de la ruralité ou encore les questions de personnel. Il y a 14 vice- présidents pour continuer le travail. Et tout une équipe de conseiller­s régionaux. Il n’y a pas de soucis làdessus. Comme il n’y a pas de tensions dans notre groupe. Ayant assisté à la dernière réunion de groupe actant le choix de la succession, tout s’est passé dans le calme et avec beaucoup d’élégance, contrairem­ent à ce que j’ai entendu » , exprimait le Vertavien qui se dit « disponible pour prendre de plus fortes responsabi­lités » .

De leur côté, les groupes d’opposition ont critiqué vertement cette décision. Les socialiste­s parlant « d’un abandon de poste » . « C’est une désertion que l’on attendait depuis 2015, indiquait le groupe dans lequel on retrouve la Vertavienn­e Delphine Coat Prou. Après seulement 20 mois de présidence, le bilan est triste : plus de 1 million d’euros de coupes dans les subvention­s aux acteurs culturels, une baisse de 38 % des crédits votés pour le développem­ent économique, la recherche et l’innovation, un effondreme­nt du financemen­t de la formation profession­nelle avec la suppressio­n de formations pour 6 720 demandeurs d’emploi, et 5 millions d’euros retirés aux jeunes et à leurs familles via le dépeçage du Pack 15/30 » . Même constat chez les écologiste­s. « Il se consacre à un destin personnel, c’est un choix, observait le Clissonnai­s Franck Nicolon. J’en veux pour preuve qu’il clame depuis son élection qu’il n’y a que des chantiers majeurs à la Région, et notamment une dette abyssale qu’il faut rattraper, et il s’en va. Soit c’est le cas et le capitaine du navire doit rester ; soit ce n’est pas si vrai que ça. En tout cas, si j’étais dans son camp, je serais déboussolé » .

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