Clisson avenir : « Il y a urgence d’une nouvelle ambition pour la ville »
Rentrée active pour l’association Clisson avenir qui soutient le groupe des six élus minoritaires divers gauche au conseil municipal. Depuis le début de la semaine, un document de quatre pages est distribué dans les boîtes aux lettres. Il critique l’action de la majorité qui est, selon eux, « pas à la hauteur des enjeux de la ville ». Il suggère quelques idées autour de l’enfance, le commerce et la mobilité.
A Clisson depuis plusieurs mandats, le débat politique est permanent. Il l’est même un peu plus durant ce mandat après qu’en 2014 les deux listes ne furent séparées que de 31 voix et qu’un troisième groupe eut réussi à placer son chef de file au conseil municipal. Autant dire que chaque décision de la majorité est commentée, et que chaque dysfonctionnement remonté par les citoyens repris.
Avant que le maire et son équipe ne présentent son bilan à mi-mandat, le 6 octobre prochain, les deux groupes d’opposition l’ont fait à leur place en cette rentrée. Clisson avenir a même publié un quatre-pages « payé en partie par l’association mais principalement sur nos propres deniers » , indique le groupe divers gauche, représenté par Laurent Ouvrard, Franck Nicolon, Vincent Corbes, Françoise Clénet-Grenon, Olivier Jéhanno et Raphaël Romi, au conseil municipal.
Dans celui-ci, ces derniers ne sont pas tendres avec l’action des élus majoritaires. « Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il y a même urgence d’une nouvelle ambition pour la ville » , résume Franck Nicolon qui parle « d’un immobilisme et même de retours en arrière » . Pour étayer ses propos, l’élu écologiste reprend des remarques déjà entendues par la minorité depuis 2014.
« Un maire à mi-temps »
Premier point, les retards dans les projets : « écoquartier du champ de foire gelé pen- dant deux ans, changement d’orientation pour le projet de maison de l’économie et du numérique qui n’ouvrira pas avant la fin du mandat au lieu de cette année, tergiversations autour du Tivoli, manque de vision globale sur le projet immobilier de l’ancienne poste et flou total autour de l’aménagement de voirie du triangle Pasteur qui reste provisoire depuis deux ans… » « Cela n’empêche pas la majorité de claironner qu’elle a réalisé 60 % de son programme en un an. Cela en dit long sur ce dernier et sur l’ultra-communication de cette équipe, » ajoute Laurent Ouvrard.
Un groupe d’opposition qui pointe du doigt une présence du maire « à mi-temps » alors que « Jean-Pierre Coudrais était là à 100 % ». « Plus grave » à leurs yeux, la ville « ne pèse plus » dans la nouvelle communauté d’agglomération. « La majorité n’a pas de vision pour la ville » , répète Clisson avenir.
Deuxième pique, sur la relation avec les petites structures. « Les associations ne sont perçues que comme des contraintes. Et non comme une force. Les décisions qui sont prises à leur égard ne sont que des règlements, menaces d’amendes… Et pour les différentes animations, on préfère payer une structure privée plutôt que de faire appel à elles. Les Macascarades et le festival de théâtre en sont deux exemples » , exprime Vincent Corbes.
« C’est un peu la même chose pour les commerçants du centre-ville, ajoute Laurent Ouvrard. Il n’y a pas d’accompagnement ni de projet pour les soutenir. Au contraire, en conseil communautaire, le maire vote la réduction des surfaces sur la zone commerciale de Toutes joies, ce qui crée une concurrence frontale avec le centre-ville, et ne dit rien sur la non-reconduction de la charte commerciale » .
« Les finances sont maltraitées »
L’absence de politique d’environnement fait également bondir Franck Nicolon. « Où sont les déplacements doux promis ? Où est le projet de panneaux solaires sur le gymnase de la Blairie ? Où sont les produits locaux et bio à la cantine ? », s’interroge le conseiller régional également opposé au retour de la voiture rue des Halles.
Enfin, les élus minoritaires observent « une dérive inquiétante des finances » . « Elles sont maltraitées, tance Laurent Ouvrard. Le résultat a diminué de 550 000 € en trois ans. C’est tout ça en moins pour l’investissement. On préfère augmenter les dépenses de fonctionnement, rehausser le prix des repas de la cantine, des tarifs périscolaires et des activités périéducatives pour les foyers les plus modestes, se lancer dans un projet de salle festive à plus de 3 millions d’euros alors qu’il pourrait y avoir des équipements mutualisés avec les communes avoisinantes, ou encore dilapider les réserves foncières communales pour un lotissement privé à la Caillerie » .
A moins de trois ans des prochaines élections, le groupe esquisse un début de programme. Il dévoile quelques idées comme la création d’un guichet unique pour les services enfance. « Aujourd’hui, il faut frapper soit à la maison de l’enfance, soit à la mairie. Cela pourrait être simplifié et mieux fléché pour éviter des allers-retours inutiles de parents, » lance Fran- çoise Clénet-Grenon.
Le groupe assure avoir « une stratégie pour développer le commerce de proximité » et « un plan de mobilité qui sécurise le partage de la voirie entre les divers usagers » . Et invite la majorité à les concerter. « Ce sont des sujets qui dépassent les clivages politiques », conclut Laurent Ouvrard.
Pas certain que cette main tendue soit attrapée par la majorité. Qui ne manquera pas de répondre début octobre. Elle l’a déjà un peu fait en découvrant le quatre-pages, rappelant par exemple qu’elle a, avec l’agglomération, sur la zone industrielle de Tabari, « évité la friche MC France en rachetant les bâtiments, débloqué la situation des friches Poupard et fait venir la blanchisserie industrielle Elis (250 emplois) » . Le débat politique se poursuit.