Diviciac, l’ami de Cicéron
Après Vercingétorix, le druide Diviciac est le personnage le plus important des derniers temps de l’indépendance gauloise. Il était le premier magistrat, appelé vergobret, de sa cité éduenne (Morvan). Les Éduens étaient un des peuples les plus importants de Gaule, à la tête d’une coalition puissante, rivale de celle constituée par les Arvernes (le peuple de Vercingétorix). Surtout, les Éduens, depuis le iie siècle av. J.-C., entretenaient des rapports très étroits avec Rome, qui les avait honorés du titre officiel de « frères consanguins ». Ils étaient le fer de lance de l’entreprise de colonisation commerciale romaine en direction de la Gaule. Confronté aux invasions germaniques vers 60 av. J.-C., Diviciac se rendit à Rome pour demander l’aide du sénat – en vain. A cette occasion, il est hébergé par son ami Cicéron qui, dans son traité De la divination, nous apprend que Diviciac est druide, ce que ne dit pas César dans la Guerre des Gaules : l’ignorait-il ? Toujours est-il que c’est bien Diviciac qui, finalement, donne le prétexte à César pour entrer en Gaule et arrêter la migration des Helvètes. Il l’aidera ensuite de tout le poids de sa cité pour passer des traités avec une grande majorité de peuples gaulois. Ce personnage contrasté illustre la volonté des druides de pratiquer une philosophie de l’action, jusqu’à se lancer dans la politique, tout comme l’avait fait Pythagore, cinq siècles plus tôt. En même temps qu’il tord le cou à une idée des Gaulois tous résistants à l’influence romaine. J.-L. B.