« L’ouvrier est libre »
Nous éprouvons aussi le besoin de protester hautement au nom de la classe ouvrière, contre les souteneurs de l’esclavage qui osent prétendre, eux qui agissent en connaissance de cause, que le sort des ouvriers français est plus déplorable que celui des esclaves. […] Quels que soient les vices de l’organisation actuelle du travail en France, l’ouvrier est libre […]. L’ouvrier s’appartient : nul n’a le droit de le fouetter, de le vendre, de le séparer violemment, de sa femme, de ses enfants, de ses amis. Quand bien même les esclaves seraient nourris et habillés par leurs possesseurs, on ne pourrait encore les estimer heureux ; car […] il faudrait autant dire que la condition de la bête est préférable à celle de l’homme, et que mieux vaut être une brute qu’une créature raisonnable.” « Pétition des ouvriers de Paris en faveur de l’abolition de l’esclavage », 22 janvier 1844, paru dans L’abolitioniste français (sic), mai-juin 1844, pp. 121-124.