Paris
L E L UNDI 4 DÉCEMBRE À 20 HEURES
d’épouser une dot : il se lance dans un trafic à haute échelle de cercueils et sépultures. C’était un temps où l’on kidnappait des morts pour les transhumer. Car il y eut bien un authentique scandale des exhumations militaires dans les années 1920. Une spéculation à grande échelle sur les morts au champ d’honneur et le chagrin des familles. Rien n’est alors amoral comme le blasphème antipatriotique. On ne fait pas plus cynique.
Grâce à des interprètes au poil, avec ce qu’il faut d’humour noir, de vivacité dans le ton, de sarcasme et d’ironie dans la manière pour faire passer parfois le plus abject, le résultat est drôle, efficace, percutant. On l’a dit du roman, on peut le dire encore du film. La reconstitution de la guerre de 1418 est aussi réussie que les scènes les plus intimes. Un spectacle puissant, notamment la première partie dans les tranchées, qui a laissé sans voix un Bertrand Tavernier qui avait su filmer ces mêmes scènes avec un réalisme aussi stupéfiant mais sans ses moyens technologiques lorsqu’il s’attaqua à Capitaine Conan en 1996. Un vrai choc visuel.
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