LES BIJOUX
Les sabots, notamment, permettent aux femmes de se déchausser facilement à chaque fois qu’elles rentrent dans une caravane. Manolita sourit: «On est très maniaque, reconnaît-elle. Ona grandi comme ça… Question d’habitude.» Le marché s’adapte à cette demande, proposant chiffons, bassines, balais et autres objets dernier cri réservés au ménage. Parmi les incontournables, plusieurs stands vendent des langes pour bébé, très pratiques pour attraper la poussière. Michel est l’un des piliers du marché. «Ça fait vingt-trois ans que je déballe ici», soutient le Yéniche parisien. Aujourd’hui, il propose différents bijoux et un large choix de pendentifs qu’il fait faire lui-même, suivant les demandes des voyageurs. «J’avais fait fabriquer des médailles de sainte Sara, mais j’ai déjà tout vendu ! s’excuse le quinqua. Mais il reste des petites roulottes, des hérissons – le symbole des gitans –, des guitares… Et des christs et des croix, bien sûr.» Michel vend également des étoiles de David pour satisfaire la clientèle évangéliste. «Le pèlerinage des Saintes-Maries s’adresse aux catholiques, mais beaucoup de gitans se sont convertis à l’évangélisme depuis une trentaine d’années, précise Kristel Amellal. Ce qui ne les empêche pas de venir eux aussi y assister, pour voir la famille par exemple.» Michel, lui, est resté catholique. Mais participe tout de même, avec son stand, aux rassemblements pentecôtistes qui ont lieu deux fois par an dans le Loiret. Il organise lui-même des marchés pour les voyageurs avec David, le coutelier. Ils seront bientôt à Lyon, avant Lourdes cet été. •