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ELISABETH MOSS L’Américaine, à l’affiche de la saison 2 de «Top of the Lake» de Jane Campion, a aussi un petit rôle remarqué dans le film en compétitio­n «The Square».

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Mad Men –«l’une des icônes féministes les plus GIF-ées de tous les temps», selon le New York Magazine. «J’ai vécu le moment où l’écriture des séries a hissé la télévision à un niveau qu’elle n’avait jamais connu. Elles offrent aujourd’hui davantage d’opportunit­és pour les acteurs comme pour les auteurs et réalisateu­rs. Heureuseme­nt, car il est devenu difficile de faire du cinéma dans mon pays, à moins de faire des films tirés de comic books.» A Cannes, la comédienne vient aussi représente­r la saison 2 de la brillante série Top of the Lake, de Jane Campion. Elle y tient le premier rôle, celui d’une détective confrontée, une nouvelle fois, à un rude univers patriarcal. Elisabeth Moss a récemment revêtu la robe rouge et le bonnet blanc. Rien à voir avec l’Eglise de scientolog­ie, dont elle est membre («Je ne parle pas de ça», dit-elle un peu coincée dans son grand sourire). Robe rouge et blanc bonnet composent l’uniforme des femmes condamnées à procréer pour les autres dans le roman d’anticipati­on de Margaret Atwood la Servante écarlate, publié en 1985. Une série tirée de la dystopie de l’auteure septuagéna­ire canadienne est diffusée depuis le mois dernier sur la plateforme de streaming Hulu. Elisabeth Moss l’a coproduite. Elle en est l’héroïne, Defred. Depuis l’arrivée à la Maison Blanche de l’homme aux cheveux orange et de ses sorties misogynes, le livre d’Atwood a vu ses ventes s’envoler aux Etats-Unis. Et des féministes américaine­s ont revêtu la tenue infamante rouge et blanche du roman pour protester contre les lois anti-avortement portées par les républicai­ns. Elisabeth Moss a participé à la Marche des femmes en janvier, depuis le Canada où elle tournait. Elle soutient depuis longtemps le Planning familial américain. «Ce qui m’effraie peut-être le plus, dans cette période où nos droits sont si menacés par l’administra­tion Trump, c’est la volonté de faire disparaîtr­e le droit le plus basique des femmes et des mères, celui de prendre soin de leur corps et de leur santé.» Lors de la tournée promotionn­elle de la Servante écarlate, l’actrice américaine a posé une question à Margaret Atwood: «Que faire pour protéger nos droits et la liberté du pays?» «Elle m’a répondu deux choses, rapporte Moss. “Gardez un oeil sur les lois votées à l’échelle locale, c’est ce qui change en premier. Et surveillez la Constituti­on.”» Finalement, le rouge lui va bien. SONYA FAURE Photo OLIVIER METZGER

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