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Attentat de Manchester : une enquête au pas de charge

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Une adresse et une heure précises. Lundi 22 mai vers 19 heures, Salman Abedi quitte un studio loué depuis quelques jours dans Granby House, un grand immeuble de briques rouges sur Granby Row, en plein centre de Manchester. L’appartemen­t se loue 75 livres (86 euros) la nuit, ou 350 livres (400 euros) la semaine. La salle de concert Manchester Arena est à moins de 3km de là. Il fait bon en cette soirée de printemps, autour de 18 degrés. Salman Abedi, 22 ans, est vêtu de noir, sweat-shirt à manches longues, doudoune sans manches, jean et chaussures de sport, casquette grise, lunettes… et un sac à dos dans lequel se trouve la bombe. Dans trois heures trente, son explosion tuera 22 personnes, dont cinq enfants et plusieurs ados.

Ces dernières images du terroriste, captées par des caméras de surveillan­ce, ont été publiées par la police de Manchester, qui affirme avoir «énormément progressé» dans l’enquête. Elle estime que Salman Abedi a probableme­nt procédé dans cet appartemen­t aux derniers réglages sur son engin de mort. Elle a aussi établi que le jeune homme est rentré de Libye le 18 mai, à l’issue d’un séjour de trois semaines environ à l’étanger. Depuis l’attentat, 13 personnes ont été arrêtées à Manchester et dans ses environs, dont deux hommes samedi à l’aube. Il s’agirait, selon des voisins cités par The Guardian, de deux frères âgés d’une vingtaine d’années d’origine libyenne et qui auraient fait partie du groupe d’amis d’Abedi. L’existence d’une cellule terroriste qui a préparé et aidé Abedi ne fait plus de doutes. «Au cours des cinq derniers jours, nous avons rassemblé des informatio­ns significat­ives», a déclaré Ian Hopkins, commissair­e en chef de la police de Manchester. La Première ministre, Theresa May, a annoncé que le niveau d’alerte allait redescendr­e d’un cran, de «critique» à «grave». Les soldats présents dans les rues devraient être rappelés dans les casernes ce lundi. La ministre de l’Intérieur, Amber Rudd, a appelé dimanche le public à rester vigilant et souligné qu’il était «possible» que des membres de la cellule terroriste soient «encore dans la nature».

Dimanche, 40 000 participan­ts, certains en larmes, se sont alignés sur la ligne de départ du Great Manchester Run, une course annuelle de 10 kilomètres en plein centre-ville. S.D.-S. (à Londres) A lire en intégralit­é sur Libé.fr.

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