Libération

LA FAILLE MANDANDA

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Hugo Lloris (Tottenham) Steve Mandanda (Marseille) Alphonse Areola (Paris-SG)

Sous les pavés des certitudes et de l’habitude, la plage de la prise de risque et le poison du danger. Internatio­nal depuis dix ans pile, le portier de l’Olympique de Marseille Steve Mandanda (33 ans) est à la sélection tricolore ce qu’un plot est à une séance d’entraîneme­nt : un marqueur, mais aussi un élément du décor s’étant tellement fondu dans le paysage que plus personne ne le remarque ; le statut de deuxième gardien derrière Hugo Lloris que le natif de Kinshasa endosse depuis 2009 le cantonnant à la coulisse les soirs de match. Ainsi, on pourrait voir dans l’éligibilit­é du gaillard pour la Coupe du monde russe une routine, la paire de charentais­es bleu-blanc-rouge aux pieds du Mondial. Et on aurait tort. Mandanda, c’est aussi deux blessures musculaire­s en 2018 : en cas de blessure ou de suspension de Lloris, l’équipe de France reposera ainsi sur un sol meuble. D’autant que le troisième portier, Alphonse Areola (25 ans), est un joueur entre deux eaux depuis son retour dans son club formateur du Paris-SG en 2016 ; suffisamme­nt prometteur pour être ligné mais insuffisam­ment fort pour écarter la tentation de faire venir un vrai cador du poste dans la capitale. Stéphane Ruffier aurait été un remplaçant plus crédible. Mais si le Stéphanois accepte le poste de doublure, il ne veut pas de celui de troisième gardien. Dit autrement : c’était Mandanda ou Ruffier. Et Deschamps a choisi Mandanda, installant une fragilité au coeur de l’équipe tricolore.

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