Libération

Lefred-Thouron «J’aime pas sortir»

- De Juliette Bensimon-Marchina Alexis Bernier

Il a débuté chez Hara-Kiri en 1984 et a ensuite dessiné dans la plupart des grands titres de la presse française, Libération, l’Equipe et Fluide glacial inclus. Depuis 1994, les personnage­s en fil de fer de Lefred-Thouron commentent l’absurdité de l’actualité tous les mercredis dans le Canard enchaîné.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

Yvan Dautin, enregistré en public dans un cabaret en 1972. Triple influence Brassens, Lapointe, Bourvil. Arrangemen­ts de Caratini, avant la période Lubat. Jamais réédité, dommage. Mais je l’ai toujours. Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

CD, sur chaîne stéréophon­ique. Le dernier disque que vous avez acheté ?

Chez nous, il n’y a plus de disquaire, on doit commander. Ça arrive dans le désordre. J’ai déjà reçu Hasta El Cielo de Khruangbin alors que j’attends toujours The Night Chancers de Baxter Dury.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Sur le canapé, au salon. Sinon, c’est pas écouter, c’est entendre.

Un disque fétiche pour bien débuter la journée ?

Pour bien débuter la journée, pas de musique sinon je peux tuer. Eventuelle­ment, en cuisinant le rôti du dimanche, de l’opérette ou les Charlots. Quand il pleut, du grégorien.

Avez-vous besoin de musique pour travailler ?

Pour travailler j’exige le calme, sinon je peux tuer (bis).

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Ramaya d’Afric Simone. Mais finalement non, j’ai pas honte.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Ces anciens éphèbes larmoyants qui racontent des trucs passionnan­ts, comme la fois où en faisant la vaisselle chez une copine, ils ont taché de sauce leurs chaussures en daim.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

Un disque de solitaire. On The Beach de Neil Young ou Rien à raconter de Manset.

Quelle pochette avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une oeuvre d’art ?

N’importe quelle pochette des Residents.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funéraille­s ?

La Testiculan­ce du professeur Choron. Suivi d’Il n’y a plus rien de Ferré. Après, feu à volonté.

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

On passe plus de temps à négocier qu’à écouter. Je pourrais tuer (ter). Mais on est d’accord en ce moment sur Zenzile, Elements. Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Les disques, j’aime pas sortir. Votre plus beau souvenir de concert ?

Neil Young au Grand Rex, Faust à la Laiterie de Strasbourg.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsyste­m ou n’y allez-vous jamais ?

C’est la question la plus drôle qu’on m’ait jamais posée.

Le morceau qui vous rend fou de rage ?

Ce truc à voix métallique que ma vermine de voisin d’en face fait gueuler sur son smartphone. Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par coeur ? «On doit chanter ce que l’on aime / Exalter tout ce qui est beau / C’est pour cela qu’en un poème / Je vais chanter les haricots», Bourvil, les Haricots.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

The Stranglers, No More Heroes, lorsque Dave Greenfield, leur clavier, a succombé du Covid début mai.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Magma, comme batteur.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Satie, Gnossienne n° 4.

Recueilli par

Ses morceaux fétiches Focus La Cathédrale de Strasbourg (1974) Television

Marquee Moon (1977) Jean-Louis Murat

Terres de France (1998)

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Clara Polaire — «J’adore les adieux»
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