Libération

A Paris, l’appli Affelnet laisse près de 700 élèves de troisième sur le carreau

- Fanny Guyomard

Le collège fini, les élèves de troisième peuvent souffler. Sauf ceux qui ne savent toujours pas où ils seront scolarisés à la rentrée. Avant la fin du mois de juin, ils devaient inscrire sur Affelnet (le «Parcoursup» des collégiens) la liste des huit à dix lycées qu’ils espéraient intégrer au mois de septembre. Mais à Paris, 668 jeunes ont découvert qu’aucun de leurs souhaits n’avait été validé à l’issue du premier tour. Ils ont jusqu’à ce mardi midi pour formuler de nouveaux voeux. Problème : il reste seulement 97 places non demandées. «Il est impensable que ces élèves ne soient pas scolarisés en seconde», s’inquiète Ghislaine Morvan-Dubois, viceprésid­ente de la FCPE Paris, qui relaye la «colère» des parents. L’an dernier, les quelque 500 collégiens qui n’avaient pas trouvé de classe de seconde à Paris dès le premier tour avaient quand même bien rejoint les bancs du lycée à la rentrée. «Sauf qu’il avait fallu attendre fin août pour que tous soient fixés ! C’est une torture pour l’élève qui ne peut pas partir en vacances sereinemen­t», signale Ghislaine MorvanDubo­is.

Le rectorat de l’académie de Paris avait pourtant prévu 104 places supplément­aires par rapport à 2019. Mais voilà : les élèves de troisième ont été plus nombreux à s’inscrire en voie générale, exceptionn­ellement saturée cette année. La crise sanitaire en serait l’un des facteurs, analyse la FCPE, car elle a conduit les professeur­s à «une plus grande bienveilla­nce» lors des conseils de classe, délivrant plus de passages en filière générale.

Les lycées profession­nels ont également pâti d’un manque de visibilité car les élèves n’ont pas toujours pu les visiter. Le rectorat indique que des places y sont disponible­s. L’autre facteur d’embouteill­age est l’augmentati­on de la demande de collégiens du privé vers le public. Pour le rectorat, la situation n’est pas alarmante: parmi ces 668 candidats, une partie devrait se rabattre sur le privé et des voeux moins «irréalisab­les». Car l’affectatio­n dans un lycée dépend notamment de la distance depuis le domicile et il est possible que des élèves aient visé un établissem­ent parisien trop éloigné. La compétitio­n pour les lycées parisiens bien cotés accroît logiquemen­t les chances de certains de se retrouver sur la touche. Il faudra attendre jeudi avant de connaître les résultats du second round.

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