Libération

Un an après, une enquête au long cours et une généreuse cagnotte

Le site étant encore en partie inaccessib­le, les raisons de l’accident restent inconnues.

- Sylvain Mouillard

Côté finances, la manne des dons laisse de quoi voir venir.

Il est 18 h 20, ce lundi 15 avril 2019, lorsqu’une première alarme incendie retentit au coeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Quelques minutes plus tard, le feu commence à dévorer la charpente, à la base de la flèche. Il progresse vite, jusqu’à provoquer l’effondreme­nt de l’ouvrage bâti au XIXe siècle par Viollet-le-Duc.

Pendant de longues heures, plus de 400 pompiers se battent contre les flammes pour limiter les dégâts, parvenant à sauver les deux tours du monument de l’île de la Cité. Dans la nuit, le sinistre est maîtrisé. Très vite, commence l’enquête pour déterminer les causes de l’incendie. Accident ? Acte criminel ? «Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire», estime le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Il y a un an, une informatio­n judiciaire est ouverte pour «dégradatio­ns involontai­res», et trois juges d’instructio­n sont saisis. Le parquet privilégie alors les hypothèses d’un dysfonctio­nnement du système électrique ou celle d’une cigarette mal éteinte. «C’est une enquête qui dure, qui est complexe, qui est colossale, souligne Rémy Heitz le 11 janvier dernier. Les investigat­ions, pour se poursuivre, sont conditionn­ées à l’avancement des travaux, puisque certaines zones sont encore inaccessib­les. Elles le seront plus tard notamment lorsque l’échafaudag­e aura été retiré.»

En parallèle du dossier judiciaire, celui de la reconstruc­tion avance rapidement. Notamment sur le plan financier. La destructio­n partielle de l’édifice le plus fréquenté d’Europe (12 millions de visiteurs annuels) suscite une émotion planétaire. Les dons et promesses de dons affluent. Au total, ce sont plus de 900 millions d’euros qui doivent permettre de financer la reconstruc­tion. La Fondation Notre-Dame est l’un des trois organismes chargés de collecter les fonds. Christophe Rousselot, son délégué général, veille sur un pactole de 375 millions d’euros, versés ou promis. Pour l’instant, la Fondation en a encaissé 56 millions, en a remis 22 à l’établissem­ent public chargé de la restaurati­on, et s’apprête à en donner 36 de plus pour la phase de sécurisati­on de la cathédrale. Les prochains encaisseme­nts viendront à mesure des besoins et de l’avancée des travaux. Parmi les donateurs les plus visibles figurent Bernard Arnault et le groupe LVMH (200 millions d’euros), ainsi que la famille Pinault, via sa holding (100 millions d’euros). Ils ont déjà commencé à mettre la main à la poche (après avoir sécurisé leur engagement via une convention), selon Christophe Rousselot. Qui rappelle que le montant de la facture de la restaurati­on ne sera pas connu avant la fin d’année, «le temps de réaliser toutes les études sur la solidité de la pierre».

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