Libération

Décapitati­on d’un enseignant : le Parquet antiterror­iste saisi

Un professeur de collège qui aurait montré à ses élèves des caricature­s de Mahomet a été tué à l’arme blanche vendredi dans le Val-d’Oise. Son assaillant a été abattu par la police, Le Parquet antiterror­iste est saisi.

- Par WILLY LE DEVIN PHOTO STÉPHANE LAGOUTTE. MYOP

Vendredi, vers 17 heures, le corps d’un homme a été retrouvé, décapité, rue du Buisson-Moineau à Eragny, une commune résidentie­lle du Val-d’Oise. C’est un équipage de la brigade anticrimin­alité qui a fait cette découverte macabre, après avoir repéré un homme suspect déambulant avec une arme blanche. Selon des sources policières, il a alors pris la fuite, avant d’être abattu par les fonctionna­ires. Les équipes de déminage, arrivées rapidement sur les lieux, n’ont pas découvert d’explosifs sur la dépouille de l’assaillant.

Débats virulents.

La victime est un professeur d’histoire qui enseignait dans un collège de Conflans-SainteHono­rine, une commune des Yvelines jouxtant Eragny. D’après les premiers éléments, ce professeur avait récemment donné un cours, lors duquel il avait montré à ses élèves les caricature­s du prophète Mahomet. L’épisode a généré des débats virulents, comme en témoignent les multiples publicatio­ns d’élèves, ainsi que de certains parents sur les réseaux sociaux.

Vendredi soir, l’identité de l’assaillant était en cours de vérificati­on. Des documents retrouvés dans les vêtements du terroriste présumé assuraient que l’homme, âgé de 18 ans, était né à Moscou. Le Parquet national antiterror­iste (Pnat) s’est rapidement saisi et a confié les investigat­ions à la Sous-Direction antiterror­iste de la police judiciaire (Sdat), ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Selon l’Agence France Presse, le Premier ministre, Jean Castex, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que sa ministre déléguée, Marlène Schiappa, ont suivi les premières heures de l’enquête dans une cellule de crise dédiée Place Beauvau. Le Président, Emmanuel Macron, se préparait à se rendre à Conflans-Sainte-Honorine tard vendredi soir. D’après Benoît Kermoal, secrétaire national d’Unsa éducation, le collège où enseignait la victime «est tout à fait normal, sans problème de violence particulie­r. Vraiment pas le genre d’endroit où on peut s’attendre à un tel acte». Conflans-Sainte-Honorine, qui a été dirigé de 1977 à 1994 par l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard, affiche un centre-ville plutôt huppé.

Horreur.

Extrêmemen­t choqués par la fulgurance et l’horreur de l’attaque, le corps professora­l et la direction de l’établissem­ent où travaillai­t la victime se sont vu proposer une prise en charge psychologi­que. Sur son compte Twitter, la présidente de la région Ile-deFrance, Valérie Pécresse, a qualifié l’acte «d’assassinat barbare par un islamiste radicalisé». Puis a ajouté : «Face à ceux qui veulent nous détruire, détruire la parole libre de nos enseignant­s, nous devons être implacable­s.» •

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A Eragny (Val-d’Oise), sur les lieux de l’attaque, vendredi soir.

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