Décapitation d’un enseignant : le Parquet antiterroriste saisi
Un professeur de collège qui aurait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet a été tué à l’arme blanche vendredi dans le Val-d’Oise. Son assaillant a été abattu par la police, Le Parquet antiterroriste est saisi.
Vendredi, vers 17 heures, le corps d’un homme a été retrouvé, décapité, rue du Buisson-Moineau à Eragny, une commune résidentielle du Val-d’Oise. C’est un équipage de la brigade anticriminalité qui a fait cette découverte macabre, après avoir repéré un homme suspect déambulant avec une arme blanche. Selon des sources policières, il a alors pris la fuite, avant d’être abattu par les fonctionnaires. Les équipes de déminage, arrivées rapidement sur les lieux, n’ont pas découvert d’explosifs sur la dépouille de l’assaillant.
Débats virulents.
La victime est un professeur d’histoire qui enseignait dans un collège de Conflans-SainteHonorine, une commune des Yvelines jouxtant Eragny. D’après les premiers éléments, ce professeur avait récemment donné un cours, lors duquel il avait montré à ses élèves les caricatures du prophète Mahomet. L’épisode a généré des débats virulents, comme en témoignent les multiples publications d’élèves, ainsi que de certains parents sur les réseaux sociaux.
Vendredi soir, l’identité de l’assaillant était en cours de vérification. Des documents retrouvés dans les vêtements du terroriste présumé assuraient que l’homme, âgé de 18 ans, était né à Moscou. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est rapidement saisi et a confié les investigations à la Sous-Direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Selon l’Agence France Presse, le Premier ministre, Jean Castex, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que sa ministre déléguée, Marlène Schiappa, ont suivi les premières heures de l’enquête dans une cellule de crise dédiée Place Beauvau. Le Président, Emmanuel Macron, se préparait à se rendre à Conflans-Sainte-Honorine tard vendredi soir. D’après Benoît Kermoal, secrétaire national d’Unsa éducation, le collège où enseignait la victime «est tout à fait normal, sans problème de violence particulier. Vraiment pas le genre d’endroit où on peut s’attendre à un tel acte». Conflans-Sainte-Honorine, qui a été dirigé de 1977 à 1994 par l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard, affiche un centre-ville plutôt huppé.
Horreur.
Extrêmement choqués par la fulgurance et l’horreur de l’attaque, le corps professoral et la direction de l’établissement où travaillait la victime se sont vu proposer une prise en charge psychologique. Sur son compte Twitter, la présidente de la région Ile-deFrance, Valérie Pécresse, a qualifié l’acte «d’assassinat barbare par un islamiste radicalisé». Puis a ajouté : «Face à ceux qui veulent nous détruire, détruire la parole libre de nos enseignants, nous devons être implacables.» •