PSA Peugeot Citroën croit encore aux solutions BlackBerry
Le groupe automobile français renouvelle sa confiance dans les solutions du fabricant canadien de smartphones. Et ce, malgré la crise sans précédent que traverse BlackBerry. En 2014, 10 000 employés de PSA seront équipés du Z10, le dernier smartphone sans
Bien que confronté à la pire situation financière de son histoire, BlackBerry a réussi à décrocher un contrat avec l'un de ses plus gros clients industriels français : le groupe PSA Peugeot Citroën. Le constructeur automobile vient de lui commander 10 000 terminaux de type BlackBerry Z10 qui équiperont ses employés en France et en Espagne. Et PSA a également opté pour la dernière version de la solution MDM du constructeur canadien : BlackBerry Enterprise Service 10, ou BES 10. « Le BlackBerry 10 est la solution la mieux adaptée aux besoins de PSA Peugeot Citroën en termes d’intégration au système d’information, de sécurité, de
connectivité et de coût » , assure Éric Marchand, responsable des télécoms de PSA Peugeot Citroën. Comment BlackBerry a-t-il réussi à convaincre PSA ? Tout d'abord, le fabricant canadien et le groupe français se connaissent déjà très bien, puisqu'ils sont partenaires depuis 2008. Ce nouveau contrat est donc un renouvellement de parc qui était déjà constitué de terminaux BlackBerry (en versions 6 et 7 de l'OS). Même chose pour la solution MDM associée. PSA utilisait auparavant sa cinquième mouture, BES 5, et passe donc à la nouvelle version, le BES10. Reste qu'avant de choisir à nouveau BlackBerry, PSA indique avoir procédé à une étude complète des alternatives disponibles sur le marché. « Nous avons mis en concurrence toutes les solutions, de la plate- forme Microsoft à Android, en passant par Apple et BlackBerry » , explique-t- on chez le constructeur automobile. Microsoft et Android
ont rapidement été abandonnés. Seuls Apple et BlackBerry convenaient au cahier des charges de PSA, notamment au niveau de la sécurité et de la stabilité de la plate-forme. « Les autres systèmes ne pouvaient notamment garantir une parfaite communication avec nos infrastructures dans
la durée » , poursuit- on chez PSA. Pourquoi avoir préféré BlackBerry à Apple ? Le constructeur automobile n'en dit pas plus sur ce choix. Mais le coût financier a sans nul doute pesé dans la balance. Les solutions d'Apple sont en effet, sauf contrat spécifique, bien plus chères que celles de BlackBerry. « L’étude a montré que la solution BlackBerry 10 restait actuellement la mieux placée, tant fonctionnellement, qu’économiquement » , indique PSA sans plus de détails. Interrogé sur le volet financier du contrat, PSA s'est refusé à communiquer le moindre montant.
Le BES10 facilite la migration de BlackBerry vers... BlackBerry
PSA a donc également retenu la dernière version de la solution MDM du constructeur canadien, baptisée BlackBerry Enterprise Service 10 (BES10). Elle va remplacer l'actuelle version 5 utilisée par PSA pour administrer ses terminaux BlackBerry 6 et 7. Mais, comme pour le choix du smartphone, PSA souligne avoir comparé différentes solutions MDM. Et c'est aussi celle de BlackBerry qui a été retenue. Le choix de BES 10 s'explique notamment par une volonté de faciliter la migration des anciens terminaux BlackBerry vers les nouveaux. « « PSA PSA Peugeot Peugeot Citroën Citroën devait devait disposer disposer d’une d’une solution solution simple simple et et sécurisée sécurisée pour pour piloter piloter cette cette migration migration et et gérer gérer la la flotte. flotte. La La solution solution BlackBerry BlackBerry Enterprise Enterprise Server Server 10 10 répond répond à à cette cette exigence, exigence, tout tout en en facili- facilitant tant la la migration migration à à partir partir d’un d’un parc parc existant existant com- composé posé des des smartphones smartphones de de type type BlackBerry BlackBerry 7 7 » » , ,
confie confie le le groupe groupe français. français. « « Et Et la la migration migration de de BES5 BES5 vers vers BES10 BES10 est est aussi aussi facilitée facilitée par par la la reprise reprise des des API API existantes existantes permettant permettant une une migration migration simple simple de de nos nos développements développements de de pilotage pilotage du du
back- office. » Par ailleurs, BES10 était bien positionné côté prix. « Économiquement, la solution BES10 reste avantageusement placée » , observe
t- on chez PSA.
Une migration en quatre mois
Le groupe français entend réaliser sa migration en seulement quatre petits mois. À la fin 2013, PSA a mené ses tests et implémenté la nouvelle solution MDM. Le déploiement des terminaux a démarré en ce début 2014. Le constructeur automobile s'est donné deux axes de travail pour mener à bien sa migration. Le premier correspond au volet technique. Sur ce point, PSA a misé sur une automatisation complète entre
ses référentiels de gestion de parc et l'infrastructure BES. Ceci afin de « fédérer les terminaux en
un minimum de temps » , explique-t-il. Le second axe englobe l'accompagnement du personnel. PSA propose à ses employés deux démarches : une prise en main en mode « Amphi », c'est-à-dire sous la forme de sessions de formation d'une vingtaine de personnes pendant 1 heure, ou en mode « Guichet », une formation individualisée, pour ceux qui maîtrisent le moins la plate-forme. Une fois formés, les utilisateurs effectuent euxmêmes le premier démarrage du terminal et l'intégration au sein du SI de PSA. « Par cette manipulation, ils s’approprient l’usage de cette nouvelle interface. L’animateur dispose d’un formalisme permettant de passer les messages clefs quant à l’usage du terminal, mais aussi quant aux devoirs de l’utilisateur en termes d’usage et de sécurité » , souligne le groupe.
Un contrat salutaire pour BlackBerry
Ce renouvellement de contrat intervient alors que BlackBerry traverse une crise sans précédent. Le constructeur canadien enchaîne les pertes, trimestre après trimestre. Entre septembre et novembre 2013, il accuse ainsi une perte nette de 4,4 milliards de dollars, contre un bénéfice de 9 millions un an auparavant sur la même période. Quant au chiffre d'affaires, il est de 1,2 milliard de dollars pour ce troisième trimestre, soit 56 % de moins que l'année dernière. Concernant le Z10, celui- ci est loin d'avoir trouvé son public. Au cours du troisième trimestre, BlackBerry a vendu 4,3 millions de smartphones, dont encore 3,2 millions de modèles avec clavier, de l'ancienne génération. Les ventes du Z10 restent donc très modestes. Dans ce contexte difficile, le contrat avec PSA est une véritable bouffée d'air pour le fabricant canadien. « C’est un contrat très important et très stratégique pour BlackBerry. Il confirme surtout l’intérêt et la confiance des grandes entreprises pour nos solutions » , indique Médéric Leborgne, directeur technique de BlackBerry France. Il souligne également que « plus de 50 % des entreprises du CAC 40 ont testé ou déployé BES10. » À la fin janvier, BlackBerry a également décroché un contrat avec Datev, éditeur allemand de logiciels de comptabilité. Il a passé commande d'un millier de terminaux sous BlackBerry 10 et adopte également BES10. En octobre 2013, le cabinet d'audit KPMG signait lui pour la fourniture de 3 500 smartphones BlackBerry 10 pour l'Italie et optait aussi pour BES10.