CRYPTOGRAPHIE POST- QUANTIQUE
Tout le monde s’accorde pour dire que les applications quantiques seront disponibles avant la disponibilité d’un véritable ordinateur quantique. Mais les inquiétudes concernant les possibilités de craquer les algorithmes de chiffrement RSA de l’Internet ont été dévoilées par la NSA. En effet, le développement est très rapide et certains estiment que des ordinateurs de quelques centaines de qubits seront capables de craquer le code 2048 bits qui est un nombre à 617 chiffres, en particulier en s’appuyant sur l’algorithme de Shor, créé en 1994. Pour cette raison, le National Institute Of Standards and Technology a demandé que lui soient soumis de nouvelles techniques de chiffrement capables de résister à l’ordinateur quantique. Les projets doivent être soumis avant la fin du mois de novembre 2017. L’étude de tous les projets soumis commencera dans la foulée pour une standardisation en 2020 – à la condition que les projets retenus soient conformes – et un déploiement en 2024. Il faudra donc voir si un ordinateur quantique capable de casser les codes RSA ou les courbes elliptiques ne sera pas disponible avant cette date, sinon c’est tout l’internet qui se retrouvera en danger. Ces travaux sont appelés Cryptographie post- quantique Parmi les chercheurs qui participent à ce programme figure une équipe française dirigée par Jean- Charles Faugère et Ludovic Perret. Il s’agit d’une équipe commune entre l’Inria, le CNRS et l’Université Pierre-&- Marie- Curie. L’objectif de nos chercheurs est d’être capables de résister à des attaques sur des ordinateurs classiques comme quantiques. L’équipe de chercheurs a donc mis la barre assez haut puisque leur objectif est de ne pas pouvoir casser leur nouveau système en moins de 2 puissance 128 opérations. Comme l’indique M. Faugère, « C’est la borne qu’il
faut, que cela soit classique ou quantique » . Le travail des équipes mêle conception théorique et travaux pratiques, en particulier en ayant accès au simulateur proposé par Atos. Ludovic Perret précise que ce projet s’inscrit dans le cadre du RISQ ( Regroupement de l’industrie française pour la Sécurité quantique), un fonds du ministère de l’Économie doté de 7 millions d’euros pour 15 partenaires. M. Perret précise que plusieurs universités préparent des soumissions. Interrogés sur la qualité de l’école mathématique française, les deux chercheurs estiment qu’elle reste de très bonne qualité mais constatent une baisse de niveau général dans l’enseignement, préjudiciable dans un contexte de féroce compétition.