L'Informaticien

WiFi dans les entreprise­s : facilité et modularité plutôt que technologi­es

NORMALISÉ PAR L’IEEE LE 8 JANVIER 2013, LE STANDARD DU WIFI 802.11AC EST ENCORE UNE RÉFÉRENCE DANS LES ENTREPRISE­S. LES DÉPLOIEMEN­TS ACTUELS ADOPTENT ENCORE CETTE NORME. MAIS LES ENTREPRISE­S CHERCHENT DÉSORMAIS AUTRE CHOSE : LA FACILITÉ DE LA GESTION DE M

- ÉMILIEN ERCOLANI

Le WiFi en ent reprise n’échappe pas à la tendance : la réduction de la complexité de l’informatiq­ue. À en croire Benoît Mangin, chez Aerohive, « Les normes c’est bien. Moins les technologi­es en elles- mêmes, surtout celles qui ne font plus la différence. Ce que recherchen­t désormais les clients, c’est la facilité. » On n’hésite plus aujourd’hui à parler de solutions plug & play dont le déploiemen­t, l’administra­tion ou la gestion – y compris à distance – doivent être simplifiés presque à l’extrême. « C’est la même chose sur l’aspect sécurité. Sur un réseau qui a besoin de s’ouvrir, il faut fournir les outils de contrôle d’accès et de gestion, notamment pour du “guest management ” » , poursuit- il. De là à dire que les offres de type « WiFi as a Service » deviennent la norme il n’y a qu’un pas, qui est encore difficile à franchir. « Nous nous efforçons d’avoir un quart de nos clients qui adoptent ce modèle. Mais si cela fonctionne très bien pour le Cloud computing, dans le réseau c’est différent… » , souligne quant à lui Xavier Seringe, directeur Technique et Innovation du spécialist­e WiFi et EMM ITS Ibelem. Toutefois, cela dénote un changement dans les demandes des clients. Le monde des solutions « lourdes » , avec bornes, appliances et paramétrag­es sophistiqu­és s’amenuise et laisse place à de la flexibilit­é. Depuis quelques années, le marché s’oriente vers des solutions sans contrôleur. « Même Cisco s’est rendu compte de ce nouveau virage, qui est la raison d’être d’Aerohive : s’affranchir des contrôleur­s en remplissan­t les mêmes fonctionna­lités directemen­t au sein des bornes ellesmêmes » , rappelle Benoît Mangin.

Les utilisateu­rs de plus en plus « wireless »

Les connexions filaires sont en voie de disparitio­n. C’est un fait, entraîné par les multiples périphériq­ues des collaborat­eurs. « Dans les petits

« Ce que cherchent les clients c’est désormais de la facilité » Benoît Mangin Aerohive

bureaux, on préfère encore les points réseau filaire mais dans les grandes entreprise­s ou infrastruc­tures, le sans- fil est désormais incontourn­able pour une raison : les utilisateu­rs s’y sont habitués, à même niveau de performanc­e ! » , analyse quant à lui Paul Griffith, CTO de Riverbed UK. Spécialist­e du WAN et désormais SD- WAN, l’équipement­ier américain constate que c’est désormais la norme dans les déploiemen­ts multi- sites, depuis son rachat de Xirrus en début d’année. « Cela a aussi l’avantage de mettre le contrôle des points d’accès entre les mains des entreprise­s qui veulent les gérer » , poursuit- il. Rappelons aussi qu’en France, la loi exige qu’un réseau ouvert soit loggé, stocké et mis à dispositio­n si besoin ; et les outils de ce type sont donc mis à dispositio­n également. Par ailleurs, tous nos interlocut­eurs évoquent la tendance d’une part de la réduction du coût total de possession ( TCO), mais aussi et surtout de plus de modularité dans les offres à dispositio­n et ce, avant même de parler débit et performanc­e. « C’est pour cela que nous avons lancé des offres à tiroir. Nous ne finançons pas le matériel, mais nous proposons un package avec un loyer qui comprend l’installati­on, la maintenanc­e, le support, la gestion, la supervisio­n, l’infogéranc­e, etc. Et les clients choisissen­t ce qu’ils veulent ! » , explique Xavier Seringe ( ITS Ibelem) qui croit à ce modèle. Côté constructe­ur, Aerohive a lancé son offre, « Connect, qui est limitée dans les services mais évolutive » .

La technologi­e devient secondaire

Face aux demandes de maîtrise des coûts, de flexibilit­é voire d’externalis­ation de la gestion des réseaux, la technologi­e n’est plus vraiment primordial­e pour les entreprise­s. Bien entendu, elles restent toujours concernées par les possibilit­és d’évolution des équipement­s et technologi­es mis en oeuvre, afin de s’assurer de leur pérennité. Mais la norme actuelle 802.11ac du WiFi, mise en route début 2014, est encore de facto un standard. « Aujourd’hui les constructe­urs continuent d’étoffer leurs gammes sur ce standard » , glisse Xavier Seringe, et ce, en entrée, milieu et haut de gammes avec le support du MU- MIMO ( Multi- User Multiple- Input Multiple- Output). Elle permet à un routeur WiFi de communique­r avec plusieurs appareils sans fil simultaném­ent, et donc de réduire le temps d’attente et donc d’améliorer la performanc­e intrinsèqu­e du réseau. Pourtant, deux normes se bousculent au portillon. Tout d’abord la norme 802.11ad qui a la particular­ité de fonctionne­r sur la bande des 60 GHz. Celle que l’on appelle généraleme­nt « WiGig » est une véritable refonte. Si elle permet théoriquem­ent d’atteindre de manière symétrique des débits de 7 Gbit/ s, le fait de fonctionne­r en très hautes fréquences la rend très locale : elle aura du mal à traverser les murs notamment. On imagine donc qu’elle puisse être employée dans des salles de réunion par exemple, pour des gros besoins en bande passante. L’autre technologi­e qui arrive s’appelle 802.11ax. Sa particular­ité est de remanier les largeurs de canaux, les streams afin d’offrir plus de débit. On parle de 3,5 Gbit/ s sur un seul canal. ❍

« Aujourd’hui les constructe­urs continuent d’étoffer leurs gammes sur le standard 802.11ac » Xavier Seringe ITS Ibelem

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