Les Proies
de Sofia Coppola
Cet obscur objet du désir n’est pas seulement le titre d’un célèbre film du réalisateur Luis Buñuel : c’est aussi le rôle, pour ne pas dire la fonction, de Colin Farrell dans le nouveau long métrage, magistral, de Sofia Coppola. L’acteur campe en effet un soldat blessé lors de la guerre de Sécession qui trouve refuge dans un petit pensionnat pour jeunes filles. Mais ses habitantes, qui vont soigner l’homme affaibli, ne vont pas tarder à porter sur lui un regard moins proche de la compassion que de la convoitise…
Déjà porté à l’écran en 1971 par Don Siegel – avec un inoubliable Clint Eastwood –, le roman de Thomas Cullinan offre aujourd’hui à la cinéaste de Virgin Suicides un prétexte idéal pour montrer, et faire ressentir, le désir fé- minin. Somptueux dans sa forme, Les Proies vaut aussi pour la qualité de son interprétation (Nicole Kidman, Kirsten Dunst et Elle Fanning) et sa narration, dégraissée de tout superflu – le film dure une heure et demie – et imparable dans sa progression dramatique. Du grand art, tout simplement. (En salles le 23 août)