120 Battements par minute
Il fallait une sacrée dose de culot à Robin Campillo (à qui l’on devait le film Les Revenants, qui a inspiré la série TV à succès) pour se lancer dans une grande fres - que, sociétale et politique, évoquant le combat d’Act Up dans les années 1990. Force est de constater que le cinéaste a réussi son pari, tant 120 Battements par minute montre une ampleur assez rare dans le cinéma fran- çais. Avec une reconstitution (presque) impeccable, le film alterne intelligemment entre l’évocation quasi documentaire des débats ou actions des militants et l’histoire d’amour, forcément tragique, entre deux amants (un grand bravo notamment à Nahuel Pérez Biscayart, la révélation du film). Malgré un dernier quart un peu plus démonstratif, ce long métrage combine formidablement la justesse et la force, dépassant ce seul combat très précis pour mieux l’ouvrir à d’autres champs. Il donne au passage l’envie de relire le livre source de Didier Lestrade, Act Up : une histoire (Denoël). Fort. (En salles le 23 août)