Ça peut pas faire de mal (Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant). Extraits lus et commentés par Guillaume Gallienne, Gallimard, 2 CD
On le sait, Guillaume Gallienne a un talent fou, et on ne compte plus les lectures qui ont su nous rester en mémoire. Toutes très belles, très justes, et en même temps très singulières. Certains se souviennent peut-être de la manière dont il avait su s’emparer de Paul Eluard. Un rien, une façon de respirer le poème, sans aucune ostentation, et Eluard était là avec la douceur et la magie de ses mots. Le Lys dans la vallée, Madame Bovary, L’Assommoir, Bel-Ami nous sont familiers bien sûr, ils ont l’âge de notre adolescence. Mais Antoine Compagnon, qui préface ce tome III consacré au roman français du XIXe siècle, a raison de dire qu’ayant vieilli nous sommes arrêtés par autre chose que « l’amour sublime » dans le premier, « l’intoxication par la mauvaise littérature sentimentale » dans le deuxième, « la critique sociale » dans le troisième, « la leçon de cynisme et d’arrivisme » dans le dernier. « Dans ces romans écrits par des hommes, précise-t-il, les femmes sont toutes maltraitées, sacrifiées. » Mais, au-delà, ce qui nous arrête encore, c’est ce qui dépasse la simple narration et qui est une autre coordination des éléments du réel, à savoir la littérature. Ça aussi, c’est dans la lecture de Guillaume Gallienne.