Chasse, pêche, nature et tradition
Un roman intimiste d’un homme qui s’en va à la recherche de lui-même.
Brusquement, le narrateur a jeté ses boutons de manchette par la fenêtre du compartiment sous le regard ébahi de deux adolescents. Une manière de dire adieu à la vie sociale, aux apparences de la réussite. Puis il a pris la route jusqu’au hameau le plus modeste qui lui rappelait sa jeunesse, fait quelques achats et continué, abattant du chemin pour s’en aller toujours plus loin. Il a croisé un chien blessé, l’adoptant pour compagnon de fortune, et s’est enfoncé dans les bois.
La Fuite, premier roman de PaulBernard Moracchini, est à la fois une errance, un roman d’apprentissage et le désir de se perdre dans les crêtes et les collines d’un territoire qui pourrait bien res- sembler à la Corse. Dans un premier temps, le héros se montre débrouillard, tuant un sanglier, construisant un abri pour l’hiver, salant sa viande, pêchant les poissons de la rivière. Mais lentement, le délire se glisse dans son quotidien, ses rêves deviennent inquiétants, et les textes en italique se multiplient, tels des signes de déséquilibre poétique, d’onirisme bizarre. Le héros de Paul-Bernard Moracchini revient alors sur son enfance morose, ses peurs, sa solitude, tandis que la fièvre l’emprisonne. D’une profonde mélancolie, La Fuite est une chasse à l’homme où l’on ne sait pas qui est le tueur et qui est la proie, un chant d’amour à la nature, qui peut être un refuge ou vous conduire à la perte.