Jeux de dame de Thierry DANCOURT
LES ROMANS DE THIERRY DANCOURT SONT AÉRIENS
ET ÉLÉGANTS. Intemporels, tout en volutes. Dès Hôtel de Lausanne, on a aimé sa manière de dessiner ses personnages et ses histoires en soignant toujours le décor qui les accueille. Cinq ans après Les Ombres de Marge Finaly, Dancourt nous revient enfin avec un séduisant Jeux de dame, puzzle qui slalome entre le 12e arrondissement de Paris, Trieste et un Berlin scindé en deux. Nous sommes ici au début des années 1960. Solange Darnal a une façon un peu étourdie de conduire son coupé Volvo, elle porte un manteau jaune à capuche et fume des State Express 555. La jeune femme est fonctionnaire d’Etat, elle réalise des études d’observation, rédige des rapports, des notes de synthèse pour le compte du Conseil économique et social. Pascal Clerville, lui, travaille à mi-temps à la bibliothèque du palais des Colonies, fraîchement renommé musée des Arts africains et océaniens, dans les alentours de la porte Dorée. Ces deux-là ne sont de toute évidence pas insensibles l’un à l’autre. Sauf que Solange n’est pas totalement libre. Ni vraiment ce qu’elle prétend être… D’un bout à l’autre, Thierry Dancourt entretient le mystère, le charme. Son Jeu de dame, atmosphérique et stylé, vaut la chandelle.