Degas, admirable et contesté
On oublie toujours un peu Degas (1834-1917). Il est vrai que l’impressionnisme est essentiellement lié au paysage, alors que ses tableaux ont pour sujet les champs de courses, les mondes du spectacle et de la mode. Au fond, cette singularité et cet oubli lui vont bien. Se promener parmi les oeuvres qui n’ont pas trop subi le regard indifférent des foules qui se cultivent ajoute secrètement au plaisir de la peinture. Aussi ne peut-on qu’être reconnaissant à Pascal Bonafoux d’avoir consacré à Degas, pour le centenaire de sa mort, un livre somptueux. Jamais les commentaires ne sont, avec cet excellent historien, une manière d’être aveugle. Pourquoi s’étonner que dans L’Absinthe (p. 105) les tables n’ont pas de pieds? « La peinture se passe de ce genre de détails » , écrit l’auteur avec humour. Oui, pourquoi mettre des pieds si le tableau devait s’en trouver bancal?