Histoire de copié-collé
Quand les inventeurs s’inspirent des créations de dame Nature… Un document saisissant.
Pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? S’inspirer de la nature pour fabriquer des objets se révèle plus intelligent et moins coûteux en énergie que la fabrication classique. Le biomimétisme va révolutionner le XXIe siècle.
Un ingénieur et randonneur suisse avait déjà inventé le Velcro en copiant les crochets des graines de bardane. Les designers du train à grande vitesse japonais, le Shinkansen, se sont inspirés du bec du martin-pêcheur pour en dessiner le nez, réduisant ainsi la pression à l’entrée des tunnels et économisant l’électricité consommée. On imite les denticules de la peau des requins pour mettre au point des combinaisons de natation ultra-performantes. On mime les poils microscopiques des geckos pour de nouveaux types d’adhésifs.
Dans le très savantGrand Livre du biomimétisme, l’Anglaise Veronika Kapsali, elle-même créatrice d’un textile qui évacue l’humidité, fait le point sur ce qu’on peut attendre de l’étude des plantes et des animaux. Certains chercheurs s’intéressent aux formes. Celles des ailes d’oiseaux, des nageoires de baleines, des mandibules de scarabées. D’autres se penchent sur les surfaces, comme les écailles de poissons, la peau des étoiles de mer, les feuilles de lotus qui ne retiennent pas l’eau. Ou testent les structures – comme les alvéoles des ruches – prometteuses de nouveaux matériaux. Le futur le plus révolutionnaire viendra de structures programmables sans composants électriques. Même les robots en seront bouleversés.
Françoise Monier