Ma petite entreprise
Une comédie cinglante sur le monde du travail, à travers le quotidien d’employés d’une PME.
Le décor de La Chair des vivants est une entreprise dans un immeuble périphérique. Le troisième roman de Julie Douard est composé d’une série d’une soixantaine de courts chapitres qui mettent en scène divers employés. L’insaisissable François a la capacité de se scinder en deux, de s’extraire du réel. Il tâche de survivre, de surmonter « la nausée que lui procurait l’ennui au travail ». Chargée d’avoir ledit François « à l’oeil », Sophie tient le coup en croquant un grand nombre de cacahuètes colorées au chocolat. Voici également Gaëtan Michon, comptable, qui écoute les conseils d’un coach de vie lui recommandant d’agir. Ce qu’il va faire en commençant à sortir avec Marjolaine, passionnée de scrapbooking, qui a peur de mourir seule avec son chat. N’oublions pas Henri, chef marketing aux cheveux rares et à l’embonpoint naissant, qui utilise les services d’un masseur serbe sans papiers prénommé Goran. Ou Jean- Charles Michel, le supérieur de Sophie, qui se sert d’elle pour « essuyer ses giclées de colère »... Julie Douard passe de l’un à l’autre avec autant de dextérité. En n’omettant aucune de leurs faiblesses. Son regard mordant et cruel fait tout le sel d’une comédie toujours prête à basculer dans le drame. Alexandre Fillon