Invasion USA
Un essai assez convaincant sur les clichés racistes dans l’histoire du cinéma hollywoodien et leurs conséquences politiques.
Hitchcock disait, à juste titre, que « plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film ». Aussi, Hollywood a compris que, pour fabriquer des héros, il fallait utiliser des figures négatives notables. Et, consciemment ou pas, la « machine à rêves » a abusé des clichés racistes – on peut remonter ainsi à
Naissance d’une nation de D. W. Griffith, dont l’importance l ’ impor tance artisar t i s - tique ne doit pas faire oublier une évocation disons contestable des agissements du KKK… Voilà l’un des axes de l’essai de Pierre Conesa, Hollywar, qui revisite ici plus d’un siècle d’histoire du septième art américain pour démonter quelques archétypes et leurs évolutions. Du « Peau-Rouge » sauvage au « Jaune » fourbe en passant par le « Basané » trafiquant latino, le « Communiste » toujours « froid et calculateur », le « Petit Français » lâche ou le terroriste « Arabo-Irano-musulman ».
Au- delà de cette typologie, l’auteur décrypte les causes et les conséquences de ces figures caricaturales dans un système de propagande politique. Si Conesa tape souvent juste – malgré quelques petites erreurs factuelles –, on regrettera qu’il n’ait pas eu une réflexion plus esthétique sur les films et n’ait pas davantage insisté sur certains retournements sociologiques. Pour des raisons commerciales ou de politiquement correct – l’un n’empêche pourtant pas l’autre…