KRONOS
(Id) par Witold Gombrowicz, traduit du polonais par Malgorzata SmoragGoldberg, 370 p., Folio/Gallimard, 8,30 €
Après la lecture de ses oeuvres complètes, on aurait pu prendre l’aristocratique Gombrowicz pour un cousin polonais de Nabokov. Avec Kronos, journal intime tenu secret pendant près de cinquante ans par sa veuve Rita, on se demande s’il ne serait pas plutôt un proche de Léautaud. De quoi est-il question dans ces notes souvent elliptiques qui courent de 1922 jusqu’à sa mort en 1969 ? De drague frénétique et de syphilis, de montées de nostalgie et d’aléas financiers, de lectures et d’ennui. Le ton, faussement grincheux et régulièrement hilarant, inspire une profonde sympathie. Un livre peut-être hermétique pour les non-initiés, mais captivant pour les fans.