SOUS BÉTON
par Karoline Georges, 224 p., Folio/SF, 7,25 €
À des milliers d’étages du sol, condamnée à l’immobilité et à la répétition du même, une famille participe à la mécanique de « l’Édifice de béton total », sous la menace permanente de l’expulsion, de l’infection ou de l’hystérie. Entre un père soûlé à « l’abrutissant » qui « frappe contre le béton jusqu’à y implanter son explication » et une mère dépressive au penchant infanticide qui « ne pense qu’à pourrir » , l’enfant tente de survivre à l’effroi. Avec Sous béton, l’artiste québécoise et multidisciplinaire Karoline Georges expérimente, par la voix de ce jeune narrateur en quête de singularité, une forme littéraire aux airs de conte philosophique empruntant aussi bien aux théories évolutionnistes et aux sagesses orientales qu’à l’univers huxlien. Le tout servi par une écriture quasi automatique, sans fioriture ni demimesure, un style brutal, annihilant, jusqu’à, parfois, l’étouffement.