RÉMUNÉRATION EN FESTIVALS, UNE NOUVEAUTÉ EN FRANCE
En vigueur depuis quatre ans, cette mesure en faveur des auteurs commence à entrer dans les moeurs du secteur.
Chaque année, environ 200 festivals littéraires ont lieu dans l’Hexagone et 95 d’entre eux perçoivent une aide (de 10 000 à 80 000 euros) du Centre national du livre, établissement public du ministère de la Culture. Depuis 2016, le CNL conditionne ces aides à une obligation : rémunérer non pas tous les auteurs, mais ceux qui participent aux débats – sur le modèle des tournées promotionnelles américaines,
conçues comme de véritables prestations. La Foire du livre de Brive avait acquiescé, et testé le concept dès 2015. Mais Quais du polar (Lyon) ou Le Livre sur la place (Nancy) étaient sur la réserve, insistant auprès du CNL pour une rallonge exceptionnelle « d’accompagnement » afin de supporter ces nouveaux frais au moins en 2016. Ce qu’ils ont obtenu, de sorte qu’aujourd’hui, malgré de réelles contraintes administratives, « c’est entré dans les moeurs », témoigne Marie-Madeleine Rigopoulos, commissaire générale du salon nancéen. Ici comme à Lyon, on rémunère chaque auteur s’exprimant en débat, qu’il soit français ou étranger. Idem à Brive, sauf dans le cadre de débats courts ou plus promotionnels. Le tout, selon un tarif réglementé allant de 141,07 euros à 376,19 euros nets*. « Certains, surtout les étrangers, déclinent la proposition », précise la directrice de Quais du polar, Hélène Fischbach. Sachant que ces événements (d’accès gratuit) programment entre
100 et 300 auteurs, lors d’une soixantaine de débats disséminés en cinq ou six lieux de la ville, le coût supplémentaire est énorme (45 000 euros pour l’édition 2019 du Livre sur la place). Certains organisateurs ont démarché plus de partenaires, d’autres ont demandé aux éditeurs de participer aux frais d’intendance, ou ont négocié un délai supplémentaire pour rémunérer les participants. * Pour la grille des tarifs 2020 : centrenationaldulivre.fr